Coupe du monde 2022 : « Une catastrophe absolue »… L’Allemagne éliminée d’entrée pour le deuxième Mondial d’affilée

Acteur du dernier titre de gloire de la Mannschaft, sacrée lors du Mondial 2014 au Brésil, puis de sa chute, Thomas Müller a résumé en peu de mots ce jeudi soir le sentiment de toute l’Allemagne du foot : « C’est une catastrophe absolue. » Pour la deuxième Coupe du monde consécutive, après celle de 2018 en Russie, l’attaquant du Bayern Munich et ses collègues n’ont pas passé la phase de poules au Qatar. Cela fait tache à 18 mois d’un Euro à domicile.

Les dernières minutes de l’interminable temps additionnel du match contre le Costa Rica n’avaient plus aucun intérêt, et dans sa zone le sélectionneur allemand Hansi Flick avait compris : la victoire de ses joueurs (4-2) n’allait servir à rien, parce qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, le Japon venait de battre l’Espagne (2-1).

Le succès japonais cumulé à la trop faible victoire allemande a permis aux Nippons, premiers du groupe E avec six points, de se hisser une nouvelle fois en 8es de finale avec les Espagnols, qui ont conservé une différence de buts plus favorable par rapport à l’Allemagne (+6 contre 1), les deux sélections terminant à quatre points.

« Pour moi, c’est une catastrophe absolue, si ça devait être mon dernier match, a lâché Thomas Müller, évasif sur son futur, à la chaîne publique ARD. Ça fait incroyablement mal, parce que notre résultat aurait pu suffire. On a un sentiment d’impuissance. »

Déjà décevants à l’Euro 2021

La célèbre formule de Gary Lineker « Et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne » prend de plus en plus de plomb dans l’aile ces dernières années, puisque trois ans après l’incroyable fiasco russe, les Allemands avaient été éliminés de l’Euro 2021 par l’Angleterre (0-2), dès les 8es de finale. Pour la première fois de son histoire d’après-Guerre, ils avaient ainsi raté deux fois de suite les quarts de finale d’un tournoi majeur (Euro et Mondial), et la désillusion qatarienne vient confirmer un déclin certain.

Les Allemands ont traîné comme un boulet le revers initial contre le Japon (1-2) et, après le nul contre l’Espagne (1-1), savaient avant de monter sur la pelouse du stade Al-Bayt qu’ils n’avaient pas totalement leur avenir dans le tournoi entre leurs mains.

Flick ne compte pas démissionner

Successeur de Joachim Löw après l’Euro 2021, Hansi Flick avait rappelé mercredi que son contrat allait jusqu’en 2024 et qu’il se réjouissait de disputer ce tournoi à la maison. Il a répété qu’il n’y avait pas de raison de démissionner, mais la pression va être énorme sur ses épaules dans les prochains jours.

Par le passé, l’Allemagne a déjà connu une telle situation, avec deux piteuses éliminations au premier tour d’un grand tournoi à quatre ans d’écart. En 2000 et en 2004, elle avait quitté l’Euro dès le premier tour, avant de se hisser en demi-finales du Mondial 2006 à domicile deux ans plus tard. L’espoir fait vivre, surtout lorsqu’il a les traits du jeune et talentueux milieu offensif Jamal Musiala (19 ans), qui apporte une rare éclaircie dans la grisaille actuelle.