France

Côte-d’Or : Deux détenus s’évadent à Dijon avec des barreaux sciés.

Deux détenus de la maison d’arrêt de Dijon ont pris la fuite ce vendredi, leur disparition ayant été constatée vers 7 heures. L’un des fugitifs est âgé de 19 ans, tandis que l’autre a 32 ans et étaient respectivement incarcérés depuis octobre 2024 et avril 2023.


Une évasion spectaculaire a eu lieu ce vendredi à la maison d’arrêt de Dijon, impliquant deux détenus, selon des sources rapportées par 20 Minutes. Leur disparition a été constatée aux alentours de 7 heures lors d’un contrôle des cellules du quartier disciplinaire. Le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch, a précisé dans un communiqué que les deux hommes « ont vraisemblablement scié des barreaux et pris la fuite à l’aide de draps ». En conséquence, une enquête de flagrance pour évasion en bande organisée a été ouverte, un délit passible de 10 ans d’emprisonnement. La division de la criminalité organisée et spécialisée de la direction interdépartementale de la police nationale est en charge des investigations, avec la BNRF (brigade nationale de recherche des fugitifs) également impliquée.

Les deux prisonniers auraient pris la fuite entre 6h15 et 7 heures. Pierre Pollonni, le représentant local du syndicat FO Justice, a expliqué à 20 Minutes qu’ils étaient détenus dans des cellules séparées au rez-de-chaussée. Après avoir scié les barreaux, ils ont brisé les fenêtres et sont parvenus à se retrouver dans une « zone neutre, située entre les murs des cellules et l’enceinte de la prison ». Pour franchir le « concertina », une barrière de barbelés, ils ont utilisé des couvertures pour escalader le mur. À l’heure actuelle, ils n’ont pas encore été retrouvés.

L’un des fugitifs, âgé de 19 ans, est mis en examen pour des faits de tentative d’assassinat et d’association de malfaiteurs. D’après des informations recueillies, il avait été placé en détention provisoire dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants et était incarcéré depuis octobre 2024. L’autre évadé, âgé de 32 ans, fait l’objet d’une mise en examen « pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe ». Cet individu, né en juin 1993 et incarcéré depuis avril 2023, est décrit comme étant violent. Selon le magistrat, leurs affaires n’étaient « pas suivies au tribunal de Dijon ».

Les deux hommes avaient attiré l’attention des gardiens pendant leur détention. Pierre Pollonni a indiqué qu’on avait trouvé des téléphones portables dans leurs cellules et une lame de scie à métaux chez l’un d’eux le 21 novembre dernier. L’un des fugitifs avait même été transféré depuis Besançon pour des raisons de sécurité et était placé à la maison d’arrêt de Dijon, considérée comme plus sûre en raison de son profil. Cependant, le syndicat FO Justice dénonce depuis plusieurs mois dans ses communiqués « la dégradation des conditions de sécurité » dans cette maison d’arrêt qui accueille 311 détenus pour seulement 180 places, soit un taux d’occupation de 173 % selon le ministère de la Justice.

Le syndicat avait exprimé ses préoccupations, entre autres le 18 novembre dernier, concernant la dégradation des caillebotis aux fenêtres de certaines cellules. Pierre Pollonni a déclaré : « La maison d’arrêt de Dijon est une passoire, les livraisons par drone sont récurrentes. Nous dénonçons ces problèmes depuis longtemps, mais nous n’avons pas été écoutés et le résultat est là. »

Dans un communiqué, le ministère de la Justice a annoncé qu’une inspection administrative, confiée à l’inspection générale de la Justice, avait été lancée à la demande de Gérald Darmanin « pour éclaircir cette évasion ». La chancellerie a reconnu que « la maison d’arrêt de Dijon est un établissement vétuste ». Érigé en 1853, il bénéficie d’un plan d’investissement et de sécurisation immédiats d’un montant de 6,3 millions d’euros, annoncé le 21 novembre dernier par le ministre de la Justice.

Cet investissement vise à financer « l’installation de caillebotis renforcés aux fenêtres », des « dispositifs anti-drones, des brouilleurs de téléphones, des portiques à ondes millimétriques et de nouveaux tunnels à rayons X ». Il permettra également d’acquérir « de nouveaux matériels de sécurité pour la protection des agents ». Ces travaux « débuteront dans les prochains jours ». Gérald Darmanin a également tenu une réunion sur la situation à Dijon, en présence du directeur de l’administration pénitentiaire, a indiqué son entourage.