France

Côte d’Azur : Trois entreprises qui proposaient des activités de nage avec les dauphins condamnées

Elles proposaient de nager avec les dauphins en Méditerranée, une activité désormais interdite. Poursuivies pour « perturbation d’une espèce protégée », trois entreprises de la Côte d’Azur et leurs exploitants, spécialistes des excursions en mer, ont été condamnés ce jeudi à des amendes allant de 4.500 à 13.500 euros. La confiscation de leurs bateaux et des peines de trois mois de prison avec sursis, requises par le parquet lors d’une audience le 14 décembre dernier, n’ont en revanche pas été ordonnées par le tribunal correctionnel de Grasse.

« Nous nous félicitons de ce jugement qui conforte nos actions en faveur de la biodiversité de la Méditerranée », a réagi après l’annonce du délibéré France Nature Environnement (FNE), qui s’était constituée partie civile.

« Ces espèces sont soumises à de plus en plus de pressions et sont fréquemment perturbées dans leur milieu naturel. La façade méditerranéenne est déjà fortement impactée par les nombreux bateaux de plaisance en période estivale, qui engendrent des risques de collisions et des nuisances sonores », a ajouté cette fédération d’associations de protection de la nature et de l’environnement. Les sociétés condamnées devront également lui verser 4.500 euros, au titre du préjudice.

Un arrêté ministériel de 2021

Contre 300 euros, par personne et pour une journée, ces trois structures basées à Mandelieu-la-Napoule et à Antibes (Alpes-Maritimes) proposaient de se jeter à l’eau, en pleine mer, avec masque et tuba, au milieu des cétacés préalablement repérés depuis les airs. Or, depuis un arrêté ministériel de 2021, il est interdit de s’approcher à moins de 100 m d’un dauphin et encore plus de nager avec cet animal. Les embarcations se trouvaient parfois à moins de 5 m de ces delphinidés.

« Ce ne sont pas les bateaux qui viennent vers les dauphins, mais les dauphins qui depuis toujours viennent à la rencontre des bateaux », s’était défendu, repris par ses collègues, Martial Fremont, à la tête de l’une des entreprises poursuivies, lors de l’audience. « Le sillage des bateaux attire les dauphins comme une ligne électrique attire les hirondelles », avait-il également assuré.

« L’argument ne manque pas d’audace quand on sait [qu’ils] faisaient appel aux services d’un avion, volant au ras de l’eau pour repérer les cétacés, appuie la FNE dans un communiqué. Ils mettaient également de la musique pour attirer les globicéphales et faisaient des manœuvres pour inciter les dauphins à jouer dans les vagues ».