France

Corse : Ce que l’on sait sur l’étudiante tuée par balle

Elle était au volant lorsqu’elle a été abattue par des tueurs, samedi soir. Le décès d’une jeune femme, à Ponte-Leccia met en lumière, de façon dramatique, la dérive criminelle en Corse depuis plusieurs années.

Qui était la victime ?

Âgée de 19 ans, la jeune femme était étudiante à l’université de Corte. Elle est décédée « des suites de blessures par balles alors qu’elle circulait seule au volant de son véhicule » a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre. Elle se trouvait dans le village de Ponte-Leccia, sur la commune de Morosaglia.

Cette voiture était habituellement utilisée par son compagnon. « En l’état, aucune hypothèse ne peut complètement être exclue ou privilégiée. Mais il est très probable que la victime visée n’ait pas été celle recherchée par les tireurs, dans un contexte très évocateur des agissements de la grande criminalité organisée », a précisé le procureur.

Une voiture brûlée a été ensuite découverte sur la commune de Tralonca, à une vingtaine de kilomètres de Morosaglia, sans qu’aucun lien ne puisse être établi à ce stade avec l’homicide, selon le procureur de Bastia.

Pourquoi cet acte n’est pas isolé ?

Il s’agit du troisième homicide commis en Corse depuis le début de l’année 2025. Les préfets de Corse et de Haute-Corse, Jérôme Filippini et Michel Prosic, évoquent « un contexte de violences entretenu par des groupes liés à la criminalité organisée ». La Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille « se saisit de la poursuite de l’enquête » ouverte pour homicide volontaire en bande organisée, a précisé le procureur de Bastia.

« La répétition des assassinats est insoutenable », a réagi la section corse de la Ligue des droits de l’homme, appelant dans le communiqué à « ne pas abandonner notre jeunesse face à cette banalisation de la violence dont elle est souvent la première victime ». Depuis la fin de l’année 2024 et le meurtre d’un jeune pompier, dans un bar très couru de la jeunesse ajaccienne, des appels se multiplient pour sortir du cycle de violences qui ensanglante l’île depuis des années.

Avec « 18 homicides et 16 tentatives d’homicides » en 2024 pour 355.000 habitants, la Corse se place « au premier rang national en la matière », a rappelé récemment Jérôme Filippini.

Que se passera-t-il le 22 février ?

Deux collectifs antimafia corses, « a Maffia no a Vita ie » (non à la mafia, oui à la vie) et Massimu Susini, ont lancé, dimanche, un appel à manifester le 22 février à Ajaccio. Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse, évoque, pour sa part, « la nécessité d’exprimer collectivement notre refus des dérives mafieuses, qui menacent d’engloutir les vies et les espoirs de notre peuple et de nos enfants ». corse

Notre dossier sur la Corse

A l’initiative des représentants de l’Etat sur l’île, il doit prendre part prochainement, avec la présidente de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, à une « réunion de travail » sur la criminalité organisée.