Corée du Sud : Le président déchu Yoon est sur le point d’être arrêté
Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO) de Corée du Sud a annoncé vendredi avoir entamé l’exécution d’un mandat d’arrêt contre le président destitué Yoon Suk Yeol, accusé de « rébellion » pour sa tentative de loi martiale avortée le 3 décembre dernier. « L’exécution du mandat d’arrêt contre le président Yoon Suk Yeol a commencé », a déclaré le CIO. Des procureurs accompagnés de plusieurs agents ont été vus franchissant les barrières de sécurité devant la résidence présidentielle où Yoon Suk Yeol est retranché.
Mais une unité de l’armée sud-coréenne empêchait les enquêteurs d’accéder à la résidence et d’exécuter leur mandat, selon l’agence de presse Yonhap. Si l’arrestation aboutit, elle marquerait une première dans l’histoire sud-coréenne : un président en exercice suspendu arrêté avant la confirmation de sa destitution par la Cour constitutionnelle, attendue d’ici mi-juin. Les avocats de Yoon Suk Yeol contestent la validité du mandat, qualifié d’« illégal et invalide ».
Des tensions autour de la résidence présidentielle
Depuis l’annonce, des centaines de partisans de Yoon Suk Yeol, dont des youtubeurs d’extrême droite et des prédicateurs évangéliques, se sont rassemblées autour de la résidence présidentielle. « Yoon Suk Yeol ! Yoon Suk Yeol ! » scandaient-ils, surveillés par un imposant dispositif policier de 2.700 agents déployés pour prévenir d’éventuels affrontements. Dans une lettre adressée à ses partisans mercredi, Yoon Suk Yeol a déclaré : « Je me battrai jusqu’à la fin. »
La sécurité présidentielle, qui continue de protéger Yoon Suk Yeol en tant que chef d’Etat suspendu, pourrait compliquer l’exécution du mandat. Des tentatives de perquisition ont déjà été bloquées, suscitant un avertissement du chef du CIO, Oh Dong-woon : toute obstruction pourrait entraîner des poursuites.
Un épisode marquant de crise politique
Le 3 décembre, Yoon Suk Yeol avait imposé la loi martiale et envoyé l’armée au Parlement pour museler les députés. Cette tentative de coup de force avait échoué face à une mobilisation massive des parlementaires et des manifestants prodémocratie. Le 14 décembre, une motion parlementaire avait formalisé sa destitution.
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Depuis, la situation politique s’est détériorée. Le Premier ministre Han Duck-soo, qui assurait l’intérim présidentiel, a lui aussi été destitué. Les pouvoirs exécutifs sont désormais exercés par le ministre des Finances Choi Sang-mok, qui a amorcé des réformes, notamment la nomination de deux nouveaux juges à la Cour constitutionnelle. Celle-ci doit se prononcer à une majorité des deux tiers sur la destitution.