Controverse sur la libération d’un narcotrafiquant dangereux en prison
Un détenu du nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée de la prison de Vendin-le-Vieil a obtenu une permission de sortie pour un travail prévu lundi, malgré l’avis défavorable du chef d’établissement et du parquet. Ce détenu, Ouaihid Ben Faiza, 52 ans, est membre d’un réseau de trafic de drogue et s’était déjà évadé de la prison de Villepinte en 2014.
C’est une décision judiciaire qui suscite de vives réactions parmi les syndicats d’agents pénitentiaires. Dans le Pas-de-Calais, un détenu du nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil a obtenu une permission de sortie, provoquant l’incompréhension.
« Le chef d’établissement et le parquet ont rendu un avis défavorable, mais le juge d’application des peines a donné un avis favorable » à cette permission de sortie « travail » prévue pour lundi, indique une source judiciaire. « Le parquet a fait appel » mais la chambre d’application des peines a confirmé la décision initiale, ajoute la même source.
### Un détenu avec un passé d’évasion
Le détenu a un rendez-vous avec un potentiel employeur, bien que sa sortie de prison ne soit prévue qu’en 2029. Selon une source syndicale, il s’agit de Ouaihid Ben Faiza, 52 ans, membre d’un vaste réseau de trafic de drogue en Seine-Saint-Denis, qui s’était également évadé de la prison de Villepinte en 2014. Sa fuite avait duré deux semaines.
Souhaités par le ministre de la Justice Gérald Darmanin pour accueillir les principaux narcotrafiquants, les QLCO visent à empêcher ces derniers de communiquer avec l’extérieur, afin qu’ils ne puissent pas continuer à gérer leurs trafics depuis leurs cellules.
### La mémoire fraîche de l’évasion de Mohamed Amra
Les extractions de ces quartiers spéciaux sont censées être très limitées pour minimiser les transports et le risque d’évasion, comme celle de Mohamed Amra, un narcotrafiquant, qui avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires en 2024 dans l’Eure.
Ces détenus « sont censés être dangereux pour la société, on les met sous bulle, on met tout ce qu’il faut en termes de sécurité pour les couper de l’extérieur, et là, il va sortir tout seul à l’extérieur et rentrer tranquillement le soir à 21 heures, on a du mal à comprendre », a réagi un syndicaliste d’UFAP UNSa Justice à Vendin-le-Vieil. Ce syndicat a également déploré dans un communiqué, samedi, « une décision totalement déconnectée des exigences, des réalités et des contraintes imposées chaque jour aux personnels pénitentiaires ».
« On ne peut pas imposer un régime ultra-renforcé, dire publiquement qu’on y incarcère les plus grands narcotrafiquants du pays et voir s’appliquer des décisions qui contredisent cet ensemble frontalement », a déclaré Alexandre Caby, le secrétaire général d’UFAP UNSa Justice, cité dans le communiqué. Si ce détenu « était passé au quartier de lutte contre la criminalité organisée, c’est qu’il représentait un risque », a ajouté David Lacroix, secrétaire local FO Justice à Vendin-le-Vieil.

