France

Congrès du PS : Olivier Faure revendique la victoire, Nicolas Mayer-Rossignol conteste un écart jugé trop serré

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Olivier Faure a annoncé sa victoire, mais son rival Nicolas Mayer-Rossignol ne s’avoue pas vaincu. A l’issue du second tour du vote des militants socialistes, le premier secrétaire sortant a revendiqué la tête du scrutin, fort de résultats provisoires faisant état d’un score avoisinant les 52 % et d’un écart de près de 500 voix. « Un écart non rattrapable », affirme son entourage. « A cette heure, la victoire d’Olivier Faure ne peut plus être contestée », a assuré son entourage dans un communiqué publié tard dans la nuit.

Mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol parle, quant à lui, d’un score « de 50/50 » et d’un différentiel « de moins d’un point ». Le maire de Rouen, qui s’oppose à Olivier Faure sur la ligne stratégique du parti, a appelé à la prudence face à ce résultat qu’il juge encore trop incertain pour être validé. « Ce qu’a communiqué la direction n’a rien à voir avec la réalité », a répondu l’ancien sénateur David Assouline, proche de Nicolas Mayer-Rossignol, affirmant qu’il y avait « une très belle remontée de Nicolas Mayer-Rossignol », par rapport au premier tour.

Une fracture au sein du Parti socialiste

Ce duel entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, relancé après le premier tour où le député de Seine-et-Marne était arrivé en tête avec 42,21 % des voix contre 40,38 % pour son adversaire, incarne une fracture durable au sein du Parti socialiste. Olivier Faure défend une stratégie d’union large, excluant Jean-Luc Mélenchon mais incluant des figures comme Raphaël Glucksmann ou François Ruffin. Une ligne qui a séduit Boris Vallaud, le troisième homme du premier tour (17,41 %), qui a annoncé son soutien à Olivier Faure, tout en précisant qu’il ne s’agissait « ni d’un chèque en blanc, ni d’une ardoise magique ».

« Il faut que ce soit tranché de manière nette, pour qu’il n’y ait pas de contestation possible », a plaidé, dans la soirée, Dieynaba Diop, députée et proche du premier secrétaire sortant, en référence aux accusations de fraude qui avaient empoisonné le congrès précédent.

L’affrontement de deux visions opposées

En face, Nicolas Mayer-Rossignol, qui se positionne comme le candidat du « changement », veut bâtir « un grand parti socialiste » capable de rassembler bien au-delà des seules troupes fauristes. Il bénéficie du soutien d’élus comme Carole Delga, Hélène Geoffroy ou Philippe Brun, tous critiques de la « gestion clanique » du parti par Olivier Faure et de son ambiguïté passée vis-à-vis de La France insoumise.

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Olivier Faure assume, lui, les choix stratégiques effectués depuis 2022. « Je n’ai aucun regret sur ce que nous avons fait. Quand le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives anticipées en 2024, Nicolas Mayer-Rossignol ne le considérait pas comme une ineptie », rappelle-t-il. Une commission de récolement, destinée à valider les résultats, a commencé dans la nuit entre des membres des différents camps. Des chiffres définitifs sont attendus dans la journée de vendredi.