France

Congrès d’Horizons : Edouard Philippe considère que la majorité « pourrait mieux fonctionner »

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne peuvent compter sur les troupes d’Edouard Philippe. « Horizons est et restera membre de la majorité » mais cette majorité « pourrait mieux fonctionner » a déclaré samedi l’ancien Premier ministre lors du premier congrès de son parti.

Plus de 3.000 personnes étaient présentes dans la grande halle du Parc Floral de Vincennes pour écouter le discours fleuve de l’ancien chef du gouvernement, dont le parti (20.000 adhérents revendiqués) tenait son premier congrès depuis sa fondation au Havre en octobre 2021. Malgré la contestation de la réforme des retraites, la situation sécuritaire et les difficultés dans les transports, « nous n’avons pas renoncé à tenir ce premier congrès », a expliqué Edouard Philippe.

Une thérapie d’unité pour la majorité

Mais si l’affluence était au rendez-vous, le programme avait été quelque peu revu : exit le concours d’éloquence réservé aux jeunes du parti et les sujets trop légers. En lieu et place, une sorte de thérapie d’unité pour une majorité mise à rude épreuve, en présence d’Elisabeth Borne qui a assuré qu’elle ne « renoncerai(t) pas à convaincre ».

Et le parti de l’aile droite de la majorité sera au rendez-vous, a assuré Edouard Philippe. « Horizons est membre de la majorité parlementaire, un membre à part entière de la majorité » et « déterminé à ce que cette majorité puisse gouverner et prendre les décisions qui s’imposent pour notre pays », a-t-il lancé depuis la scène centrale. Message transmis à « ceux qui doutent et qui mastiquent leur ressentiment, ceux qui se plaisent à mettre des lentilles disproportionnées sur le moindre petit écart ou la moindre petite différence » au sein de la majorité.

Des tensions entre Horizons et Renaissance

Une précision nécessaire après quelques épisodes de tensions entre Horizons et le parti présidentiel Renaissance, notamment illustré par le rejet d’une proposition de loi sur la récidive portée par la députée philippiste Naïma Moutchou.

Cette majorité « peut mieux fonctionner », a néanmoins ajouté Edouard Philippe. Un constat partagé par François Bayrou, qui a assuré de la « solidarité » du MoDem en ajoutant que « cet idéal (n’avait) été pour l’instant qu’inégalement respecté ». « Si nous nous divisons, si nous entamons cette si précieuse unité, c’est le RN qui en sortira renforcé, c’est la Nupes que l’on va consolider », a également mis en garde le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné.

Edouard Philippe a donc plaidé la « nécessité absolue d’organiser le bloc central », y compris avec « des partenaires qui ne veulent pas être associés à la majorité », parmi Les Républicains qui étaient prêts à voter la réforme des retraites, mais aussi parmi les « sociaux-démocrates » qui ne se retrouvent pas dans la Nupes dominée par La France insoumise. Faute de quoi, a averti le maire du Havre, la France risque de se retrouver dans une « ingouvernabilité totale » et une « conflictualité absolue ».