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Conflit au Proche-Orient : Roquettes, riposte, victimes, Hezbollah… Que sait-on des tirs à la frontière du Liban ?

Après la fin du cessez-le-feu à Gaza, brisé par des bombardements israéliens massifs, la fin du cessez-le-feu au Liban. Des roquettes ont été tirées tôt ce matin depuis le sud du pays, interceptées par la défense israélienne. De quoi déclencher aussitôt une escalade dans la riposte de Tel-Aviv. Que s’est-il passé ? Comment a réagi Israël ? Quelles sont les positions du Liban et du Hezbollah ? 20 Minutes fait le point.

Que s’est-il passé ce matin ?

Les sirènes d’alerte antiaérienne ont retenti tôt ce matin, aux alentours de 7h30, à Metula, un village israélien proche de la frontière libanaise. Trois roquettes ont été tirées samedi du Liban vers le nord d’Israël, mais elles ont été interceptées par l’aviation israélienne, selon l’armée. L’attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.

Depuis la trêve signée le 27 novembre, seulement 8 % de la population est revenue à Metula et certains habitants sont repartis samedi après les tirs de roquettes, a expliqué le maire de la ville, David Azoulay.

Après les tirs vers Israël, l’armée libanaise a annoncé avoir « trouvé trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans une zone située au nord du fleuve Litani », à quelque 30 km de la frontière israélienne, et « procédé à leur démantèlement ».

Contre qui Israël a dirigé sa riposte ?

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a aussitôt ordonné à l’armée de frapper des « cibles terroristes » au Liban. L’armée israélienne a ensuite annoncé avoir frappé « des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d’où opéraient des terroristes du Hezbollah » dans le sud du Liban. « Il y a peu de temps, l’armée a frappé des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d’où opéraient des terroristes du Hezbollah », a indiqué l’armée dans un communiqué.

« Le tir de roquettes ce matin vers la Galilée est une violation flagrante de l’accord entre Israël et le Liban », ajoute l’armée, qui a par ailleurs mené des dizaines de frappes au Liban depuis l’entrée en vigueur de cette trêve fin novembre. Selon l’agence nationale d’information libanaise ANI, citant le ministère de la Santé, deux personnes incluant une enfant ont été tuées et huit blessées dans l’une des frappes « de l’ennemi » dans la localité de Touline.

Le Hezbollah a-t-il revendiqué l’attaque matinale ?

Le Hezbollah libanais, affaibli par le conflit ouvert en septembre 2024 avec Israël, a nié samedi « toute implication » dans les tirs de roquette sur le nord d’Israël, auxquels Israël a répondu par une série de frappes sur le sud du pays. Dans un communiqué, le Hezbollah a « démenti toute implication dans le lancement de roquettes depuis le sud du Liban vers les Territoires palestiniens occupés » et estimé que « les allégations de l’ennemi israélien s’inscrivent dans le cadre des prétextes pour poursuivre ses attaques contre le Liban, qui n’ont pas cessé depuis l’annonce du cessez-le-feu ».

Quelles sont les réactions ?

Les dirigeants libanais ont dénoncé ce samedi une agression israélienne « continue » contre le Liban et mis en garde contre le risque d’une « nouvelle guerre », après l’annonce par Israël de tirs sur son territoire, auxquels il a riposté. « Ce qui s’est passé aujourd’hui dans le Sud, et qui se poursuit depuis le 18 février, constitue une agression continue contre le Liban et un coup porté au projet de sauvetage dont les Libanais sont convenus », a déclaré le président de la République, Joseph Aoun, selon le compte de la présidence sur X.

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La Force de maintien de la paix de l’ONU au Liban (Finul) déployée dans le sud du Liban s’est dite préoccupée samedi par une « possible escalade » après les tirs de roquettes sur le nord d’Israël et les frappes israéliennes de représailles. « La Finul reste préoccupée par la possible escalade de la violence » et « exhorte toutes les parties à éviter de compromettre les progrès réalisés, surtout lorsque des vies civiles et la stabilité fragile sont en jeu. Toute nouvelle escalade pourrait avoir des conséquences graves pour la région », a-t-elle indiqué dans un communiqué.