France

Condamnation de Marine Le Pen : Contrairement à Bayrou, Attal dit qu’il n’est « jamais troublé par la démocratie »

A la suite de la condamnation de Marine Le Pen lundi, les voix sont dissonantes au sein du camp présidentiel. Contrairement à François Bayrou, Gabriel Attal a lancé mardi devant la presse à l’Assemblée nationale : « Je ne suis jamais troublé par la démocratie ». L’ancien Premier ministre en a également profité pour mettre en garde contre le « sentiment » d’un « monde politique qui se regarde le nombril ».

L’actuel locataire de Matignon avait fait savoir lundi, via son entourage, qu’il avait été « troublé par l’énoncé du jugement » de cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat contre la leader du Rassemblement national. Mardi, il a ouvert la porte devant l’Assemblée nationale à une « réflexion » pour faire évoluer la loi sur cette disposition nommée « exécution provisoire ».

La tournure des débats « inquiète » Attal

« Prenons garde à ne pas donner aux Français le sentiment d’un monde politique qui se regarde le nombril et qui ne se préoccupe que de ses affaires. Moi, je me bats avec mon groupe pour que tout le temps dont nous disposons au Parlement, on le consacre à discuter de textes qui répondent aux véritables problématiques et aux vrais problèmes des Français dans leur quotidien », a pour sa part déclaré Gabriel Attal, chef des députés macronistes.

Un « responsable politique au niveau national » se « doit de respecter les décisions qui sont prises par la justice, sans chercher à les relativiser, en atténuer la portée ou en détourner les fondements », a-t-il également déclaré. « Les débats prennent une tournure qui m’inquiète et qui, je crois, inquiète des millions de Français, quelles que soient leurs orientations politiques. »

Deux rassemblements samedi

Alors que le ministre de la Justice Gérald Darmanin a, lors de cette même séance de questions au gouvernement, dit souhaiter le délai « le plus raisonnable possible » pour le procès en appel de Marine Le Pen, Gabriel Attal s’est dit « pour un délai raisonnable » pour « tous les citoyens français ». Mais « je ne saurais pas expliquer à une famille qui a été victime d’une agression par des délinquants que son dossier passe plus tard parce que celui de Mme Le Pen passe avant », a-t-il ajouté.

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Le secrétaire général de Renaissance a également accusé le RN de « multiplier les outrances » et d’« embraser le débat public », et critiqué le meeting de soutien à Marine Le Pen samedi à Paris, « avant tout un meeting contre l’indépendance de la justice ». Le même jour, Gabriel Attal organise un grand meeting à Saint-Denis, où s’exprimeront François Bayrou et Édouard Philippe. « Un rassemblement de ceux qui défendent la démocratie » et « l’État de droit », a-t-il précisé.