Conclave : « C’est Dieu qui décide »… Les fidèles du monde entier prient pour un pape « imprégné du Saint-Esprit »

De notre envoyée spéciale à Rome,
Quand midi approche, tous les yeux sont fixés sur ce petit bout de cheminée. Ces regards, ce sont ceux des fidèles catholiques installés depuis la matinée place Saint-Pierre au Vatican ce jeudi pour être à la meilleure position lorsque la fumée sortira du toit de la chapelle Sixtine.
Sa couleur, noire ou blanche, dévoile le résultat des votes des 133 cardinaux enfermés pendant toute la durée du conclave. Elle indique si ces électeurs se sont mis d’accord pour que l’un d’entre eux devienne le prochain pape. Entre continuité avec François ou rupture avec son style et sa relative ouverture de l’Eglise, qu’attendent ces catholiques venus du monde entier ?
Le futur de l’Eglise entre les mains de Dieu
Peu importe sa couleur de peau, son origine ou sa ligne idéologique, ce pape sera aimé par les plus fervents catholiques car « il sera élu par la volonté de Dieu et à la fin c’est ce qui est important, car Dieu gagne toujours », affirme avec aplomb Jose D Souze, un prêtre indien qui étudie la théologie à Rome. Originaire du sud de l’Italie, Salvatore a voyagé jusqu’à la capitale spécialement pour le conclave. Lui aussi s’en remet à la volonté du Saint-Esprit.
Très ému d’être « témoin de cet événement historique », il est venu place Saint-Pierre afin de prier pour « un pape qui sera saint, qui sera témoin de la résurrection du Christ ». Là encore, ce n’est pas aux hommes de choisir, estime-t-il, même si l’Italien est conscient qu’il y a un facteur humain dans l’élection du prochain souverain pontife. Mais « on aime tous les papes, car ils sont tous inspirés par le Saint-Esprit et Dieu », insiste-t-il. Le moment est particulièrement important pour tous les catholiques
« Nous sommes en train de décider quel sera le futur de l’Eglise. »
« 100 % catholique », Carlos est venu en famille du Guatemala et pour sa première fois en Europe, il se retrouve à Rome en plein milieu du conclave. Alors ils ont pris place dans la zone la plus proche des marches de la basilique avec une vue imprenable à la fois sur la cheminée et la Loggia della Benedizione où le nouveau pape fera sa première apparition. « C’est Dieu qui décide », tranche-t-il, drapeau national sur les épaules, espérant découvrir l’heureux élu avant de partir pour Florence.
Dans la continuité du pape François
Certains prient néanmoins plus ou moins en secret pour que le prochain pape poursuive l’œuvre de son prédécesseur, François. Déterminées à assister à l’élection, Brenda et Christiane ont pris leurs quartiers le long de la barrière dans l’un des plus proches carrés prévus pour le public devant la basilique Saint-Pierre. Et même si elles ont un vol de retour prévu lundi prochain, elles sont prêtes à repousser leur départ si aucune fumée blanche n’est sortie d’ici là.
« Grandes fans du pape François », ces Américaines originaires du Nevada et de l’Idaho ne cachent pas espérer que le prochain « suivra ses traces » avec un « état d’esprit similaire notamment concernant l’inclusion mais toujours dans la tradition de l’Eglise catholique ». « J’espère qu’il aidera davantage les pauvres, comme le pape François, que j’appréciais beaucoup », confie également Leticia, une jeune brésilienne en vacances avec ses parents. « C’était un pape très ouvert d’esprit et je pense que c’est bon pour les gens », argumente-t-elle.
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Mais cette ligne pour l’Eglise a aussi créé beaucoup de divisions et certains, comme Karolina et Krzysztof, originaires de Pologne, n’ont pas les mêmes attentent. Le couple de touristes à Rome pour quatre jours n’était pas convaincu par le pape François et préférerait un pape « plus traditionnel ». Pour la réponse, le mystère reste entier puisque les voies du Seigneur sont impénétrables.