Comprendre les notations AA-, A, B- et D des agences de notation.
L’annonce de Fitch Ratings concernant la notation financière de la France est attendue ce vendredi, et la dette publique de la France s’élevait au premier trimestre à plus de 3.345 milliards d’euros. Actuellement, la France a une note de AA- chez Fitch Ratings et Standard & Poor’s, et de AA3 chez Moody’s.
L’annonce prévue pour ce soir pourrait aggraver la situation économique de la France, déjà en difficulté avec une dette publique dépassant 3.345 milliards d’euros au premier trimestre. Fitch Ratings, première agence à publier sa notation, doit dévoiler ce vendredi la nouvelle évaluation financière de la France. Cette note, toujours très surveillée et appréhendée, permet aux marchés d’évaluer la solvabilité d’un pays et sa capacité à rembourser sa dette.
Maintenue à AA- au printemps dernier par l’agence américaine, la France risque cette fois de voir sa note dégradée. Cela marquerait une première dans la catégorie A, qui est synonyme de « qualité moyenne supérieure », entraînant une prime de risque plus élevée et une augmentation des taux d’intérêt sur les emprunts.
Pour le grand public, ce système de notation, qui comprend des AAA, BB- ou D, peut sembler obscur. Il s’apparente en réalité à un bulletin scolaire délivré tous les semestres par les trois principales agences internationales de notation : Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Ces agences examinent minutieusement divers indicateurs économiques tels que le taux de croissance, le déficit budgétaire ou les dépenses, avant de définir une note, chaque agence ayant son propre système.
En résumé, ces notes varient de A à D avec des échelons intermédiaires de + ou – pour Standard & Poor’s et Fitch Ratings, et des chiffres 1, 2 et 3 pour Moody’s. Plus la note est élevée, plus le risque est faible. Le sommet est atteint avec le AAA, un triple A que seules quelques nations, comme l’Allemagne, le Danemark, l’Australie, la Norvège ou les Pays-Bas, détiennent encore. Ces pays affichent une bonne solvabilité et une « sécurité optimale ».
La note suivante, le AA+ ou AA1, avait été attribuée à la France en 2012 et 2013, après la perte de son triple A. Depuis, la note souveraine du pays a baissé et elle est actuellement de AA- chez Fitch Ratings et Standard & Poor’s, et de AA3 chez Moody’s. Avec ce double A, la France reste dans la catégorie « qualité haute ou bonne », mais une perte de son A et une dégradation vers A + la rapprocherait de pays comme la Chine, l’Islande, l’Estonie ou le Japon.
Avec une note B, la situation se dégrade davantage. Les pays notés BBB+, BB ou B- sont considérés comme ayant une solvabilité « moyenne », avec un risque de spéculation et « une probabilité de remboursement incertaine » si la dégradation se poursuit. La note C signale, elle, un risque très élevé de non-remboursement, voire une quasi-faillite d’État, comme c’est le cas pour l’Argentine, la Russie, l’Ukraine, le Mozambique ou la Bolivie.
Enfin, la note D est la plus mauvaise, signifiant la banqueroute avérée d’un pays. C’est une évaluation exceptionnelle qu’a attribuée Standard & Poor’s à Porto Rico en 2015, en situation de défaut de paiement.

