Comment éviter de rester bloqué par son mal de dos ?

Son petit nom, c’est « le mal du siècle ». Parce qu’aujourd’hui, entre douleurs cervicales et lumbago, le mal de dos touche tout le monde ou presque. A ce jour, le lumbago, ou lombalgie, « caractérisé par la présence d’une douleur siégeant dans la partie basse de la colonne vertébrale, est un symptôme répandu : 4 personnes sur 5 souffriront de lombalgie commune au cours de leur vie », souligne l’Assurance maladie.
Mais comment éviter de rester bloqué par la douleur d’un mal de dos ? A l’occasion ce samedi de la Journée de la santé du dos, 20 Minutes vous dévoile les moyens pour ne pas rester coincé dans un mal de dos.
Bouger pour soulager la crise
Le premier réflexe pour beaucoup lorsqu’un mal de dos apparaît, c’est d’aller s’allonger dans son lit pour s’accorder un repos bien mérité. Et c’est précisément la première chose à ne pas faire. « Il existe une fausse croyance : « lombalgie = repos ». Or, le repos au lit en cas de lombalgies n’est pas recommandé. Le repos et l’inactivité risquent à long terme de faire persister vos douleurs », insiste l’Assurance maladie, qui promeut un slogan loin du lit et du canapé contre la lombalgie : « Mal de dos : le bon traitement, c’est le mouvement ! »
En clair, pour ne plus avoir mal au dos, il faut se bouger dès l’apparition de la douleur. « L’activité physique permet de faire bouger le dos en étirant et en renforçant les muscles, en mobilisant les articulations et empêche le mal de dos de s’installer. Elle permet aussi d’améliorer sa condition physique générale et prévient les lombalgies récidivantes ou chroniques, poursuit l’Assurance maladie. Une reprise rapide des activités de la vie quotidienne est recommandée pour retrouver ses fonctions musculaires car la reprise progressive des activités physiques favorise d’autant la guérison. En effet, c’est le mouvement qui soigne, car c’est par le mouvement que le muscle se répare, s’entretient et que les ligaments retrouvent leur souplesse ». Cela évite aussi que la lombalgie ne devienne chronique.
Marcher pour prévenir les récidives
Mais il n’est pas nécessaire d’aller soulever des poids à la salle de sport pour tenir les lombalgies à l’écart. Marcher régulièrement permettrait de prévenir les récidives. C’est ce qu’ont mis au jour des chercheurs australiens de l’Institut de santé musculosquelettique et de l’Université de médecine et de santé de Sydney dans une étude publiée récemment dans la revue The Lancet. Constatant que « la récidive des lombalgies est fréquente et contribue largement à la maladie et à son impact économique », ils se sont fixés pour objectif « d’étudier l’efficacité clinique et la rentabilité d’une intervention individualisée et progressive, combinant marche et éducation, pour prévenir la récidive des lombalgies ».
Les chercheurs ont sélectionné 701 participants récemment touchés par un épisode de lombalgie, répartis dans deux groupes : 351 dans le groupe d’intervention et 350 dans le groupe témoin sans traitement. Le premier groupe a bénéficié de six séances avec un kinésithérapeute et d’un programme personnalisé de marche adapté à chacun alors que le second, lui, n’a rien reçu. Et les résultats ont confirmé la théorie des chercheurs : « L’intervention s’est avérée efficace pour prévenir un épisode de lombalgie limitant l’activité. Le délai médian avant une récidive était de 208 jours dans le groupe d’intervention et de 112 jours dans le groupe témoin ». Des résultats qui démontrent que la marche est l’une des activités les plus simples, accessibles et peu coûteuses pour prévenir la récidive des lombalgies.
Le soutien de la high-tech
Si l’activité physique est un moyen de prévenir et traiter le mal de dos, il en existe un autre. De plus en plus plébiscités, les exosquelettes, ces dispositifs d’assistance physique qui soulagent l’effort et la douleur des travailleurs, gagnent du terrain. En pratique, de nombreux métiers physiques sont intrinsèquement liés au développement de troubles musculo-squelettiques (TMS) et à l’apparition de maux de dos. Manutention, service à la personne ou encore travail dans les vignes comptent parmi les secteurs concernés. Ainsi, selon le baromètre 2021 de Santé publique France, « la prévalence des TMS du dos dans la population des actifs occupés de 18 à 64 ans est de 48 % chez les femmes et de 42 % chez les hommes ». Dans le détail, « les secteurs d’activité à cibler prioritairement pour la prévention des TMS sont l’industrie manufacturière et la construction chez les hommes et les secteurs de la santé humaine et l’action sociale chez les femmes », confirme Santé publique France.
Pour prévenir l’apparition des douleurs et TMS du dos, le soutien de la high-tech par la voie des exosquelettes est précieux. Ainsi, ces derniers mois, la Sécurité sociale agricole MSA a mené des expérimentations en proposant à des éleveurs ou encore à des viticulteurs de tester des modèles. « Les exosquelettes sont conçus pour fournir localement (dos, épaules, etc.) un supplément de force lors d’un mouvement spécifique, au bénéfice de la santé du travailleur », explique Véronique Barbat, médecin du travail et conseiller technique national à la MSA, qui appelle à « comprendre les risques associés aux exosquelettes, notamment leurs effets à long terme, vise à en assurer l’utilisation en toute sécurité ». Du côté des testeurs, les résultats semblent concluants, avec une réduction de la fatigue du dos et des douleurs.
Dans le secteur, l’exosquelette lombaire de Japet Medical semble conquérir les soignants en « soulageant le dos lors des tâches de transfert de patients au lit », indique la firme, qui a mené une étude auprès d’un large panel d’infirmières et d’auxiliaires de vie sur l’impact que pourraient avoir les exosquelettes sur leur quotidien. Pour Amélie Blondeaux, cofondatrice de Japet Medical, « les exosquelettes peuvent apporter une réponse aux maux de dos des soignants en leur offrant un soutien efficace pour réduire la fatigue musculaire et limiter les douleurs dorsales ».