Comme Gisèle Pelicot, Océane rend public son procès pour viol pour que « la honte change de camp »
«Je reste déterminée à mettre mon agresseur hors d’état de nuire pour moi et toutes ses anciennes victimes dont les plaintes ont été classées sans suite, alors que Yéro Ba adoptait le même mode opératoire », déclare à 20 Minutes Océane. La jeune femme, à présent diplômée de Sciences po Bordeaux, garde son sang-froid intact pour affronter le procès en appel qui s’ouvre ce lundi devant la cour d’assises d’Angoulême. La cour criminelle de la Gironde avait condamné son agresseur à douze ans de réclusion, le 15 décembre 2023, pour viol sous la menace d’une arme.
Le 29 juillet 2021, Yéro Ba, un quinquagénaire en fauteuil roulant d’origine mauritanienne, qu’elle pensait inoffensif, l’avait entraînée dans le sous-sol du parking souterrain de la Victoire, à Bordeaux. Il l’avait alors contrainte à un cunnilingus sous la menace d’un couteau.
Une témoin oculaire du viol
En première instance, Océane avait déjà renoncé au huis clos et abordé les médias à visage découvert. Elle ne change pas de méthode. « J’ai décidé que le procès soit public car comme le dit Gisèle Pelicot, la honte doit changer de camp », souligne la jeune femme. « Elle est là, elle est debout et elle force le respect par son courage, commente auprès de 20 Minutes son avocate, Fabienne Gouteyron. Elle subit néanmoins des symptômes psychosomatiques importants, comme un asthme réactionnel très invasif, que l’appel a réactivé en les majorant. »
Le soir de l’agression, c’est une automobiliste alertée par son chien qui s’est portée au secours d’Océane. « C’est rarissime qu’il y ait un viol avec un témoin oculaire », pointe maître Gouteyron. Si dans le cadre de l’appel « tout est à refaire », selon elle, il est certain que ce témoignage livré avec une grande clarté devant la cour criminelle en 2023 devrait aussi jouer un rôle clé. Les débats vont se poursuivre jusqu’à mercredi devant la cour d’assises de la Charente.
L’accusé, qui comparaît détenu, encourt vingt ans de réclusion criminelle. Comme pour le premier procès, le Planning familial de la Gironde sera présent en soutien, auprès d’Océane.
Sollicitée par 20 Minutes, l’avocate de l’accusé n’a pas souhaité donner suite.