France

Collège : 9 % d’heures de cours perdues, enseignants non remplacés

En 2023-24, environ 9% des heures de cours ont été perdues dans les collèges publics français, ce qui représente un total de 10,3 millions d’heures d’enseignement non assurées. La Cour des comptes souligne que 36% des absences de courte durée des enseignants sont dues à des absences institutionnelles, en dépit des efforts du ministère de l’Éducation.


Des millions d’heures d’enseignement ne sont pas effectuées dans les établissements français. En 2023-2024, environ 9 % des heures de cours ont été perdues dans les collèges publics français, principalement en raison d’absences non remplacées, selon un rapport de la Cour des comptes publié vendredi.

Au total, 10,3 millions d’heures d’enseignement n’ont pas été assurées en 2023-2024, représentant 9 % des heures, une baisse par rapport aux deux années scolaires précédentes (9,5 % en 2021-2022 et 11,2 % en 2022-2023), mais une légère hausse par rapport à 2018-2019 (8 %), souligne la Cour des comptes en se référant aux données de la Direction statistique du ministère de l’Éducation (Depp).

### Un temps d’enseignement perdu qui n’est pas homogène

Les absences des enseignants sont comptabilisées pour des raisons personnelles (maladie, autorisations d’absence) ou en lien avec le fonctionnement du système éducatif (formations, examens et concours, sorties, voyages scolaires, réunions…), ainsi que les heures perdues en raison de la fermeture d’établissements (1 % des heures, en particulier à cause des examens).

Ce temps d’enseignement perdu n’est pas uniforme, précise le rapport. Il est plus marqué dans certaines matières peinant à recruter (français, mathématiques, technologie, allemand…), dans des territoires moins attractifs ou moins efficaces en matière de remplacements et dans l’éducation prioritaire (11 % des heures non assurées en 2023-2024, contre 8 % hors éducation prioritaire).

### Des absences institutionnelles

En outre, la tendance des enseignants à effectuer des remplacements de courte durée via le « Pacte enseignant », instauré à la rentrée 2023 et prévoyant des augmentations de rémunération en échange de missions supplémentaires sur la base du volontariat, « s’avère plus fréquente dans l’Est et le nord de la France ainsi que dans le secteur privé sous contrat », constate la Cour. Elle regrette que l’augmentation des crédits alloués au remplacement (notamment par le « Pacte enseignant ») ne se soit « pas traduite par une réduction significative du temps d’enseignement perdu dans le second degré ».

Malgré les efforts du ministère de l’Éducation, les absences institutionnelles (notamment pour formation) « représentent encore 36 % des absences de courte durée des enseignants ». La Cour des comptes souligne qu’« des actions résolues restent à mener et des choix à faire ». Elle recommande de « renforcer sans délai la politique de prévention » en matière de santé, surtout concernant les risques psychosociaux.

Elle suggère également de « réduire les absences institutionnelles des enseignants », de « promouvoir la bivalence » (l’enseignement de deux matières) au collège « à partir de la rentrée 2026 » et de « développer des mesures ciblées » pour « compenser le manque d’attractivité de certaines zones ».