Colère des agriculteurs : Paris, Rungis ou Lyon bloqués par les agriculteurs ce lundi ?
La colère des agriculteurs gronde toujours et ils comptent bien se faire entendre. Après les premières grandes mobilisations de l’an dernier, la Coordination rurale appelle de nouveau à manifester. « L’objectif est de commencer à bloquer la capitale à partir de lundi », a affirmé samedi, Sophie Lenaerts, présidente de la Coordination rurale (CR) dans l’Oise, auprès du Parisien. Pourquoi le syndicat appelle-t-il à manifester ? Comment va se traduire cette mobilisation ? Avec quel effectif ? 20 Minutes fait le point.
Pourquoi la Coordination rurale appelle à manifester ?
La CR veut obtenir des garanties du Premier ministre pour la défense d’une agriculture axée sur la protection des petits exploitants qu’elle estime broyés par le libre-échange.
Le syndicat attend notamment un engagement sur deux points « qui ne coûtent rien », d’une part, « supprimer la surtransposition des règles européennes en France » et d’autre part, la mise en œuvre de « contrôles sur les importations ». La manifestation prévue lundi intervient à la veille du lancement officiel de la campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, qui débute le 7 janvier. Ces élections, organisées du 15 au 31 janvier, détermineront les nouveaux rapports de force entre syndicats agricoles, parmi lesquels la FNSEA est actuellement ultra-dominante selon les résultats du dernier scrutin de 2019.
Les quatre principaux syndicats doivent être reçus à Matignon le 13 janvier, une date jugée « trop tardive » par la CR.
Les tracteurs vont-ils bloquer la capitale ?
A la suite de cet appel à mobilisation de la CR, la préfecture de police de Paris et la préfecture du Val-de-Marne ont interdit les rassemblements non déclarés de dimanche 18 heures à lundi midi, « considérant les appels à manifester le 5 janvier 2025 lancés par un syndicat agricole en vue de « bloquer la capitale » et de bloquer le marché d’intérêt national de Rungis ».
Mais la présidente du syndicat Véronique Le Floc’h a affirmé qu’il y aurait des « tracteurs dans Paris lundi ». Si les modalités d’action de la CR restent floues, c’est pour éviter d’être « coincés par les services de l’ordre », a-t-elle confié au Parisien. Elle a tout de même précisé que les « personnes et les biens » seraient respectés avec des « barrages filtrants ». La mobilisation pourrait durer « trois, quatre ou cinq jours », selon le syndicat.
La préfecture de police de Paris a tout de même mis en place un « dispositif de sécurité » visant à « prévenir toutes dégradations et violences » et « toute action coup de poing », le syndicat étant coutumier de ce mode d’action.
Combien d’agriculteurs dans la capitale ?
D’après Amélie Rebière, présidente du syndicat en Corrèze, les tracteurs viendront majoritairement « d’Île-de-France et des départements limitrophes » et pourront compter sur la présence d’agriculteurs venus en train, en bus, ou en voiture, a-t-elle déclaré sur France 3 Nouvelle-Aquitaine. « Il ne s’agit pas de bloquer les Parisiens, ni les Franciliens », a-t-elle ajouté.
« Volontairement, nous avons réparti l’organisation de cette journée et des journées à venir entre cinq personnes, a expliqué Véronique Le Floc’h sur RMC. Chacun a la responsabilité du lieu de rassemblement des agriculteurs, qu’ils soient en voiture ou en tracteur. Et ensuite, nous verrons bien ce qu’il se passera. »
Patrick Legras, porte-parole de la CR, avait indiqué, que le syndicat avait « un point de rendez-vous dans le 91 [Essonne], un autre dans le 27 [Eure] et un autre qui est en train d’être défini ». Mais aucun chiffre précis n’a été communiqué.
Des perturbations attendues autour de Lyon
La CR a appelé les agriculteurs à se mobiliser « partout en France » dans les prochains jours. Dans le Rhône, l’association Agri Chabanière, soutenue par la Coordination rurale, a ainsi annoncé sa présence pour des blocages sur les routes.
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Face à cette situation, la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes a indiqué dimanche que « de très fortes perturbations » étaient à prévoir lundi, dès 5 heures du matin, près de Lyon, principalement au « niveau de l’échangeur A450/M7/A7 », à hauteur d’Oullins Pierre-Bénite, dans les deux sens. La route départementale D342 est aussi concernée.
Les services de l’Etat recommandent alors aux automobilistes d’éviter le secteur et d’anticiper leurs déplacements.