Colère des agriculteurs : Les députés soutiennent le « non » français au Mercosur, la Pologne s’y oppose aussi
L’Assemblée nationale a affiché mardi son soutien au gouvernement en rejetant le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, tel qu’il est actuellement envisagé.
Par 484 voix contre 70, les députés ont approuvé une motion non contraignante, renforçant ainsi la « légitimité » de l’exécutif pour défendre un « non » ferme auprès de la Commission et du Conseil européen, selon la ministre du Commerce extérieur Sophie Primas. Le Sénat doit se prononcer mercredi sur ce sujet.
Le gouvernement ouvert à des amendements
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a souligné que l’accord « dans les conditions actuelles » ne garantissait pas des « conditions de concurrence loyales pour nos agriculteurs ». Cependant, le gouvernement reste ouvert à des amendements, car « il ne faut pas s’opposer par anticipation et par principe à tout accord de libre-échange », a-t-elle ajouté.
Cette position a été soutenue par les députés du « socle commun », mais vivement critiquée par les écologistes et les insoumis, qui rejettent tout accord UE-Mercosur. « Il n’y a pas de bon accord UE-Mercosur possible », a déclaré Arnaud Le Gall (LFI), tandis que Marie Pochon (EELV) a martelé : « Ni aujourd’hui ni demain ».
Le Pologne rejette également l’accord
La France n’est plus isolée dans son opposition. Le gouvernement polonais a également officialisé mardi son refus de l’accord « sous cette forme », invoquant des préoccupations sur la sécurité alimentaire et l’impact sur les agriculteurs polonais.
« Des actions diplomatiques sont en cours pour constituer une minorité qui empêchera l’entrée en vigueur de l’accord », a déclaré le vice-premier ministre polonais, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.