Coca-Cola a-t-il dénoncé ses employés sans papiers à l’immigration américaine ? C’est faux
Depuis quelques semaines, une fronde gronde en ligne contre l’entreprise Coca-Cola : dès la réélection de Donald Trump, celle-ci aurait procédé au licenciement de milliers de salariés sans papiers avant de les dénoncer à l’ICE, les services d’immigration américains. En conséquence, des centaines d’internautes appellent les consommateurs à boycotter la marque : les posts se multiplient sur TikTok, X, Facebook, Instagram, Reddit, Threads… Selon certains internautes, l’usine Cerberus, au Texas, aurait été particulièrement touchée et l’entreprise se serait même excusée auprès de la communauté latino afin de redorer son image. Peu relayée en France, la nouvelle a pourtant fait le tour du monde, évoquée jusqu’en Inde.

Certes, Coca-Cola n’en est pas à sa première polémique. Certes, même les dirigeants de la Silicon Valley, jadis anti-Trump, se sont mis au pas depuis sa réélection. Il n’est donc pas fou d’imaginer le géant américain se livrer à un grand « ménage » dans ses rangs pour satisfaire la nouvelle administration. Mais avant de crier au scandale, il est toujours plus prudent de vérifier.
FAKE OFF
La première chose à faire, dans un cas comme celui-ci, est de demander à l’intéressé de réagir aux accusations portées contre lui. C’est ce qu’a fait le site américain Snopes. La réponse de Coca-Cola est claire : « L’accusation selon laquelle la société Coca-Cola aurait fait appel aux services de l’immigration pour l’aider à se séparer de ses travailleurs sans papiers est totalement fausse. » Il semble improbable que Coca-Cola mente, puisque licenciements de masse et expulsions d’immigrés sont des informations publiques aux États-Unis, et qu’aucun chiffre ne vient corroborer ces accusations de dénonciation massive.
D’autant que cette déclaration entre en conflit avec la rumeur qui affirme que la marque se serait excusée pour ses pratiques. D’ailleurs, une recherche Google suffit pour constater qu’on ne trouve aucune trace d’un communiqué de presse de Coca-Cola en ce sens. Idem pour la fameuse usine Cerberus au Texas, qui n’existe pas (son nom même était un indice : il eut été curieux qu’une usine de boissons porte le nom d’un monstre mythologique).
D’où vient la rumeur ?
Pourquoi cette rumeur, alors ? Peut-être parce que Coca-Cola est sujette à un autre appel à boycott de la communauté latino-américaine, qui s’en prend à de nombreuses entreprises pour leur absence d’efforts en faveur de la diversité. Entre ça et une dénonciation des travailleurs sans papiers, il n’y a qu’un pas que certains influenceurs n’ont malheureusement pas hésité à franchir. Bref, libre à vous de boycotter Coca-Cola pour diminuer votre addiction au sucre, mais ne tombez pas dans le panneau d’une indignation fondée sur un fake.