France

Chantage à la sextape : Gaël Perdriau condamné à 4 ans de prison ferme

Gaël Perdriau a été condamné à cinq ans de prison, dont un an avec sursis, par le tribunal correctionnel de Lyon pour son rôle dans l’affaire du chantage à la sextape concernant son ancien premier adjoint, Gilles Artigues. Pierre Gauttieri a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour sa participation à cette affaire.


« Vous ne pouvez plus être le maire de la ville de Saint-Étienne », a déclaré ce lundi matin Brigitte Vernay, présidente du tribunal, à l’adresse de Gaël Perdriau. Le tribunal correctionnel de Lyon l’a condamné à cinq ans de prison, dont un an avec sursis, pour son implication dans l’affaire de chantage à la sextape impliquant son ancien premier adjoint, Gilles Artigues, filmé à son insu avec un jeune escort. Le jugement inclut une peine d’inéligibilité de cinq ans, applicable immédiatement.

L’élu a été déclaré coupable de « toutes les infractions qui lui étaient reprochées », à savoir chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics. Il a reçu une peine avec mandat de dépôt à effet différé et une exécution provisoire, ce qui signifie qu’il sera incarcéré prochainement.

À l’issue de son procès, il y a deux mois, la réquisition était de cinq ans de prison, dont trois fermes, ainsi qu’une peine d’inéligibilité applicable immédiatement. « Le tribunal a bien entendu toutes vos oppositions » aux accusations mais « n’a rien trouvé en termes d’excuse » pour atténuer « l’extrême gravité des faits », a précisé la présidente, déclarant Perdriau « entièrement coupable ». Des applaudissements ont retenti dans la salle tandis que le maire est resté impassible.

La présidente a indiqué que les prévenus encouraient jusqu’à dix ans d’emprisonnement, leur rappelant leur « devoir d’exemplarité », « de dignité » et « de représentation » en tant qu’élus.

Pierre Gauttieri, ancien directeur de cabinet du maire pendant dix ans, a été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. L’ex-adjoint à l’Éducation, Samy Kéfi-Jérôme, et son ancien compagnon, Gilles Rossary-Lenglet, principaux instigateurs du piégeage de Gilles Artigues, ont également été reconnus coupables de tous les faits reprochés. Ils ont été condamnés à quatre ans de prison, dont un an de sursis, 40.000 euros d’amende et encourent les mêmes peines d’inéligibilité et d’interdiction de détention d’armes. Lors du procès, ils avaient reconnu les faits. Les dirigeants d’associations stéphanoises, poursuivis pour « abus de confiance », ont tous été relaxés, le tribunal n’ayant pas discerné d’« intentions frauduleuses » de leur part.

Gaël Perdriau a l’intention de faire appel de cette décision. « Les juges ont compris et ils ont puni », a exprimé Gilles Rossary-Lenglet en sortant de l’audience, se déclarant « satisfait » du jugement. Gilles Artigues a également salué la décision, espérant « tourner cette page ». « Les Stéphanois connaissent désormais la gravité des faits et ce que j’ai vécu pendant près de dix ans », a-t-il déclaré en quittant la salle. « J’espère que c’est maintenant terminé, qu’il n’y aura pas de suite. C’est très important pour ma famille et pour la ville de Saint-Étienne, qui a été bien salie. »

Gaël Perdriau a affirmé : « Je suis totalement innocent des faits qui me sont reprochés », qualifiant la décision de « incompréhensible ». Plusieurs personnes ont vociféré « coupable » alors qu’il sortait du tribunal de Lyon.