Chantage à la sextape à Saint-Etienne : « Les Stéphanois ont un grand sentiment de honte »

A Saint-Etienne (Loire)
« Cela va au-delà de l’abject et du sordide… C’est inqualifiable ». A quelques minutes de l’ouverture du conseil municipal de Saint-Etienne, Michèle ne mâche pas ses mots quand il s’agit de parler de « l’affaire », celle qui monopolise tous les sujets de conversations depuis un mois. Cette affaire de chantage à la sextape dans laquelle pourrait être impliqué le maire LR Gaël Perdriau. Doit-il démissionner de ses fonctions à la mairie ? « Il n’est pas obligé de le faire sur le plan légal, mais sur le plan moral et humain, oui, il devrait démissionner, répond l’élégante sexagénaire. Cela donne une image de la politique et du système qui est insupportable. »
Samir Boss est venu spécifiquement assister au conseil, n’attendant qu’une chose : que Gaël Perdriau rende son tablier. « Aujourd’hui, toute la ville est perturbée, argumente-t-il. Il a sali son image en France et à l’international. » « Les Stéphanois ont un grand sentiment de honte », abonde Marie pour laquelle il est « anormal que Mr Perdriau soit encore en poste ». « Ce qu’il a fait, c’est niet. C’est dehors. Saint-Etienne est déjà une ville assez triste et nauséabonde pour savoir qu’il a dilapidé l’argent public pour des agissements pareils ! »
« Le premier à avoir critiqué Fillon »
Medhi n’est guère plus tendre à l’égard du maire de Saint-Etienne. « Au moment de l’affaire Fillon, Gaël Perdriau a été le premier à le critiquer et à demander qu’il se mette en retrait. Qu’il prenne exemple », souffle-t-il. « A cette époque, il a donné de leçons de morale aux Républicains, il appelait au « sursaut éthique ». Il ferait mieux de l’appliquer à lui-même », poursuit Michèle évoquant le même épisode.
« Le minimum serait qu’il se mette en retrait », reprend le premier. « Mais tant qu’il ne sera pas mis en examen, il ne présentera jamais sa démission, prédit-il. C’est le seul rôle qui le protège encore ». L’élu a refusé de démissionner lundi après-midi lors du conseil municipal de rentrée. Ce qui a néanmoins étonné Marie. « Je ne pensais pas qu’il aurait le culot de rester, répond la retraitée. Je ne comprends pas mais comme disait Michel Audiard, les c… Ça ose tout »
« Pour moi, il a toujours sa place », tranche Georges, cheveux blancs et lunettes sur le nez. Et de conclure : « Il a des avocats, il sait ce qu’il fait ! »