Changement des virements à partir de ce jeudi.
À partir du 9 octobre, toutes les banques de la zone euro mettront en œuvre un service de vérification du bénéficiaire pour les virements bancaires. Les pays de l’espace SEPA situés en dehors de l’espace économique européen, tels que le Royaume-Uni et la Suisse, ne sont pas soumis à cette obligation pour l’instant.
Il sera désormais nécessaire d’éviter de libeller les virements bancaires vers sa mère ou un artisan avec simplement « Maman » ou « Électricien », mais de préciser l’identité exacte des bénéficiaires. À partir de jeudi, un service de vérification du bénéficiaire, instauré au niveau européen, sera mis en place. 20 Minutes répond aux questions clés.
Qu’est-ce qui change ?
À compter du 9 octobre et selon un règlement européen, toutes les banques de la zone euro appliqueront ce nouveau service qui exigera d’indiquer un nom pour chaque virement.
« Ce dispositif vise à sécuriser les virements bancaires en vérifiant que le nom du bénéficiaire renseigné par le client correspond bien à l’IBAN [numéro de compte] du compte destinataire », a précisé fin septembre la fédération bancaire française (FFB), soulignant qu’il apportera « une protection renforcée contre les fraudes ».
Lorsque qu’un particulier effectuera un virement (qu’il soit instantané ou classique), sa banque interrogera automatiquement la banque du bénéficiaire pour vérifier en temps réel la concordance entre le nom saisi et le numéro IBAN. Dans le cas où l’IBAN et le nom du titulaire du compte ne correspondent pas ou peu, l’émetteur du virement sera immédiatement informé et pourra alors apporter les corrections nécessaires.
Le client pourra décider de « corriger ou confirmer son virement », et « en cas de non-concordance, le client conserve la liberté d’exécuter le virement, mais en toute connaissance de cause », a souligné la FBF.
À quoi ça sert ?
Ce service gratuit doit permettre d’éviter les fraudes, « notamment celles liées à l’usurpation d’identité ou à la manipulation de RIB », ajoute la fédération. La Banque de France estime le préjudice à 183 millions d’euros en 2024.
Il vise également à réduire les erreurs de saisie lors de l’ajout d’un nouveau bénéficiaire. Ce dispositif sert aussi à « alerter » et « responsabiliser l’utilisateur », qui doit s’assurer auprès du bénéficiaire du virement que les informations le concernant sont correctes, avant de valider le virement ou de décider d’y renoncer, selon Julien Lasalle, secrétaire du Comité national des moyens de paiements à la Banque de France.
Pour les bénéficiaires déjà enregistrés, les banques demanderont de compléter ou de corriger le nom et le prénom. La FBF recommande donc « d’utiliser des noms complets et exacts pour les bénéficiaires » et de « vérifier les alertes de non-concordance avant de valider un virement ».
Est-ce partout dans l’Union européenne ?
Cependant, attention : les pays de l’espace SEPA en dehors de l’espace économique européen, comme le Royaume-Uni et la Suisse, ne sont pour l’instant pas soumis à l’obligation d’effectuer une vérification du bénéficiaire.
Cette vérification n’est également pas prévue pour les virements entre les territoires français de la zone euro et les collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et les Îles Wallis-et-Futuna) qui relèvent de la zone Franc Pacifique.

