C’est quoi une fourmi électrique dont des spécimens sont arrivés en France ?
Ce lundi, les habitants de la petite commune de la Croix-Valmer, dans le Var, ont découvert qu’une colonie de fourmis électriques avait élu domicile sur le territoire communal. Il s’agit du second signalement en France de cette espèce originaire d’Amérique du Sud depuis 2022. C’est grave docteur ? « Pas forcément », explique à 20 Minutes Léna Polin, entomologiste.
Il faut croire que les insectes d’Amérique du Sud s’y retrouvent en termes de climat dans le sud de la France. Du moins pour ce qui est de la fourmi électrique, dont une première colonie avait été découverte à Toulon, en 2022, puis à la Croix-Valmer, dans le Var, ce lundi. Un peu à l’image des punaises de lit, ce sont des insectes qui ont été amenés en France « par des voyageurs ou des marchandises exotiques importées d’Amérique du Sud », précise l’entomologiste.
Une douleur « comme une décharge électrique »
« Fourmi électrique », le petit surnom de la Wasmannia auropunctata, vient de la sensation provoquée par sa morsure, « irritante et douloureuse comme une décharge électrique », explique Léna Polin. Douloureuse, mais pas grave et encore moins mortelle selon la spécialiste, même si elle reconnaît que la douleur peut être ressentie différemment selon les individus.
C’est peut-être pour la biodiversité que la fourmi de feu est la plus problématique. « C’est une espèce très territoriale qui chasse toutes les autres espèces d’insectes de l’endroit qu’elle a choisi de coloniser », reconnaît l’entomologiste. Selon elle, même si c’est un peu exagéré, on dit que les endroits où il y a des fourmis électriques sont « devenus silencieux ».
Si les scientifiques n’ont pas encore lancé d’alerte au sujet de cet insecte, ils estiment l’espèce « préoccupante » et la gardent tout de même à l’œil. « Avec le changement climatique, la mondialisation, on sait que de nouvelles espèces vont arriver chez nous », explique Léna Polin. « Ce n’est pas forcément problématique même si l’on ne sait pas encore comment la nature va réagir », poursuit-elle. Le scénario le plus probable est celui d’une adaptation de la nature à l’arrivée de la Wasmannia auropunctata, notamment du côté des prédateurs pas encore habitués à manger de la fourmi de feu.