C’est quoi cette affaire qui oppose Brigitte Macron à Zoé Sagan ?
C’est une nouvelle affaire de harcèlement en ligne mais cette fois-ci, elle touche l’une des femmes les plus influentes de France. Brigitte Macron a déposé plainte le 27 août dernier pour des faits de cyberharcèlement à l’encontre de quatre hommes, dont Aurélien Poirson-Atlan, plus connu sous le nom de Zoé Sagan sur les réseaux sociaux.
Interpellés et placés en garde à vue ce mardi, les quatre mis en cause ont été convoqués à une audience correctionnelle qui aura lieu le 10 juillet prochain, selon une information confirmée à 20 Minutes par le parquet de Paris. On fait le point sur cette affaire judiciaire qui mêle sexisme, sphère complotiste et première dame.
Pourquoi Brigitte Macron a déposé une plainte ?
Le 27 août dernier, Brigitte Macron a déposé une plainte pour cyberharcèlement auprès du Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH). Une enquête a ensuite été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) pour les chefs de de cyberharcèlement et de provocation à commettre une infraction. Au cours de leurs investigations les agents de la BRDP vont identifier de nombreux propos malveillants portant sur « le genre et la sexualité de Brigitte Macron ainsi que la différence d’âge avec son conjoint, selon un angle l’assimilant à la pédophilie », indique le ministère public.
Une première plainte avait déjà été déposée par l’épouse du président de la République à l’encontre de Amandine Roy et Natacha Rey, respectivement « medium » et « journaliste indépendante autodidacte ». Les deux femmes étaient accusées d’avoir propagé l’infox selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre. Elles ont toutes les deux été condamnées à une amende et à des dommages et intérêts. Cette affaire sera toutefois elle aussi porté à la connaissance du tribunal le 10 juillet prochain.
Qui est Zoé Sagan ?
Derrière le pseudonyme féminin Zoé Sagan on trouve en réalité un homme du nom d’Aurélien Poirson-Atlan. C’est le magazine Paris Match qui va être le premier média à dévoiler l’identité de cet ancien publicitaire de 40 ans domicilié à Arles, qui a longtemps cultivé le mystère autour de son compte X. Présentée comme « la première IA féminine du XXIe siècle », le profil de Zoe Sagan est devenu, depuis sa création en 2019, relativement influent dans les sphères complotistes.
S’il est l’un des premiers comptes à avoir révelé des informations sur l’affaire Griveaux et sur l’affaire Cauet, il alimente surtout de très nombreuses thèses conspirationnistes et d’importantes campagnes de diffamation en ligne. Ses cibles privilégiées ? Gabriel Attal, Marlène Schiappa et plus récemment donc, le couple présidentiel.
Que risquent les mis en causes ?
En plus d’Aurélien Poirson-Atlan, trois autres hommes ont été placés en garde à vue ce mardi. Il s’agit de Jean-Luc M., 64 ans, Bertrand S., 55 ans et Jean-Christophe D., 53 ans. Les quatre hommes ont été convoqués à une audience correctionnelle qui se tiendra le 10 juillet prochain afin de répondre aux accusations de cyberharcèlement à l’encontre de Brigitte Macron. Pour ce fait, caractéristés comme une infraction pénale, ils risquent une peine maximale de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.
Selon une information de l’AFP, Me Juan Branco, avocat d’Aurélien Poirson-Atlan, a dénoncé l’arrestation de son client et affirmé un « téléguidage politique désormais évident » du parquet de Paris. « Les infractions de presse ne doivent faire l’objet de contraintes de corps », avait-il ajouté, dénonçant ainsi le placement en garde à vue d’Aurélien Poirson-Atlan. Et alimentant toujours plus, du même coup, la théorie du complot.