Césars 2025 : Jonathan Glazer dénonce l’instrumentalisation de la Shoah pour justifier le sort de Gaza

Lauréat du César du meilleur film étranger ce vendredi soir, Jonathan Glazer n’a pas manqué l’occasion de poursuivre le message qu’il entend faire passer dans son film La zone d’intérêt. Dans ce dernier, le réalisateur britannique raconte le quotidien d’un officier SS zélé et de sa famille, dans une maison confortable qui jouxte le camp d’Auschwitz.

Absent, Jonathan Glazer a demandé à David Grumbach, producteur du film, de lire un message en son nom. Un discours qui a fait réagir l’assistance autant que les réseaux sociaux en évoquant la situation actuelle au Moyen-Orient et le conflit entre Israël et le Hamas.

« Le fait qu’il soit autant d’actualité est alarmant »

Après les remerciements de rigueur, Jonathan Glazer, par la voix de son porte-parole, a démarré par une phrase cinglante : « Le fait que tant de personnes soient venues voir le film est extraordinaire. Le fait qu’il soit autant d’actualité est alarmant. »

Un message à peine voilée sur la situation dans la bande de Gaza qu’il clarifie illico. « Aujourd’hui la Shoah et la sécurité juive sont utilisées pour justifier les massacres et les nettoyages ethniques à Gaza », explique-t-il provoquant des réactions dans l’assistance.

Jonathan Glazer explique ensuite que les massacres du 7 octobre et la prise d’otage en Israël – « il s’agit dans un cas comme dans l’autre d’actes de terreur contre des innocents » – ont été « rendus possibles par la déshumanisation des personnes qui se trouvent de l’autre côté de nos murs », avant de faire le parallèle avec son film : « c’est la zone d’intérêt ».

Un discours ému qui ne laisse pas insensible tant les réactions sont nombreuses depuis, notamment du côté des pro-israéliens.