Censure du gouvernement : Les députés renversent Michel Barnier, Emmanuel Macron reprend la main
Michel Barnier prendra la sortie dès qu’il aura présenté sa démission à Emmanuel Macron et après seulement trois petits mois à Matignon. Son gouvernement est tombé ce mercredi soir, renversé par la motion de censure déposé par la gauche et votée par le RN. Trois cent trente-et-un députés ont voté la motion déposée par la gauche (alors que 288 voix étaient nécessaires) en réponse au 49.3 de Michel Barnier pour faire passer sans vote le projet de budget de la Sécurité sociale.
Pour ses dernières paroles de Premier ministre avant que ne tombe le couperet, Michel Barnier, 73 ans, avait appelé chaque député à la « responsabilité » dans un « moment de vérité ». « Ce n’est pas par plaisir que je n’ai présenté quasiment que des mesures difficiles », la « réalité » budgétaire ne « disparaîtra pas par l’enchantement d’une motion de censure », a-t-il déclaré, visiblement résigné, devant les députés.
Un remplacement avant Notre-Dame ?
Si Emmanuel Macron a appelé à « ne pas faire peur » en évoquant un risque de crise financière, Michel Barnier n’a pas hésité à dramatiser l’enjeu. Attendu à 6,1 % du PIB en 2024, bien plus que les 4,4 % prévus à l’automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5 % en l’absence de budget, et l’incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance. Malgré ces alertes, Michel Barnier quittera Matignon, soixante-deux ans après le seul précédent sous la Ve République, la censure de Georges Pompidou alors Premier ministre du Général de Gaulle. Les regards vont désormais se braquer sur L’Elysée.
Le chef de l’Etat pourrait choisir « rapidement » un Premier ministre, selon tous ses interlocuteurs. Il doit d’ailleurs s’adresser aux Français dès ce jeudi soir. Un empressement inhabituel qui vise à limiter l’incertitude pesant sur les esprits et les marchés Une nomination avant la cérémonie en grande pompe de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, samedi, est « possible », estime un proche. Mais « rien n’est acté », assure l’entourage présidentiel.
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Et l’équation Matignon semble toujours aussi complexe, avec l’impossibilité d’une dissolution et de nouvelles élections législatives avant sept mois.