France

Censure du gouvernement : « Je ne souhaite pas le chaos si Barnier tombe »… Ce député PS n’a pas voté la motion

Ils sont sept. Sept sur 185 députés de gauche à ne pas avoir signé la motion de censure déposée par les quatre groupes composant le Nouveau Front populaire (NFP). Deux communistes et cinq socialistes. Parmi ces derniers figure Dominique Potier, député de la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle. Participera-t-il néanmoins à faire tomber le gouvernement de Michel Barnier de mercredi ? L’élu a répondu à 20 Minutes.

Pourquoi ne pas avoir signé la motion de censure du gouvernement Barnier déposée par le Nouveau Front populaire ?

Simplement car je voulais que le groupe socialiste ait sa propre motion de censure qui dise ce que nous allions faire le jour d’après. Ce n’est pas un saut dans l’inconnu ou le chaos que nous souhaitons si le gouvernement tombe. On l’a dit : on est prêt à gouverner avec toutes les forces politiques qui souhaitent la stabilité.

Voterez-vous quand même cette censure ?

Sauf coup de théâtre improbable où l’effectif dirait qu’il rompe ses amarres avec le Rassemblement national, oui. Ce dialogue avec Marine Le Pen rompt avec l’esprit républicain. Pour s’affranchir du vote du RN, nous n’avons pas d’autres choix que de rassembler les forces républicaines.

Mais est-ce vraiment possible ? Cela fait des mois que la situation dure…

Je le répète : il faut engager un dialogue entre tous les mouvements politiques en dehors du RN. Avec trois catégories de propositions : celles qui doivent constituer notre socle commun, celles qui pourraient être débattues au sein de l’Assemblée nationale et enfin des sujets que nous accepterions de reporter à 2027. Je suis persuadé que des projets transpartisans ne justifieraient pas la censure. L’unité européenne est importante, la question des comptes publics dans un esprit de justice aussi. Economie, service public, unité européenne, c’est le socle qui doit nous réunir. Et nous pouvons aussi trouver des accords sur d’autres sujets comme le dérèglement climatique.

Que se passera-t-il si la censure recueille une majorité de voix ?

Je pense qu’il faut envisager dès maintenant un processus. D’ailleurs, c’est quasiment une autocensure de la part du gouvernement. Son dialogue avec Marine Le Pen a créé une situation de facto. Il faut penser à l’après Barnier. Ça passe par un processus de dialogue entre toutes les forces qui veulent stabilité et justice. Je suis sûr que beaucoup le souhaitent.

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La gauche serait-elle donc prête à s’unir avec le centre voire la droite ? La France Insoumise aussi ?

Il appartiendra à chacun et chacune de parler, je ne veux pas le faire à leur place. C’est aussi à LFI de se prononcer.

Êtes-vous inquiet pour la suite ?

Il faut prendre la situation très au sérieux. Je suis certain de la continuité de l’Etat. S’il y a un dialogue et un processus qui s’engagent au sein de l’Assemblée nationale entre tous les groupes politiques, les effets seront limités.

Notre dossier sur la motion de censure contre le gouvernement Barnier

Ne craignez-vous pas de perdre les citoyens avec tous ces rebondissements politiques ?

Je mesure ce risque. C‘est pour ça que je parle avec force du jour d’après. Dans ma circonscription, les citoyens me disent souhaiter stabilité et justice. Qu’on sorte du chaos. J’attends un gouvernement d’union républicaine pour tenir le pays debout et préparer le grand débat de 2027.