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Ce que l’on sait déjà sur « The Life of a Showgirl » de Taylor Swift

Le douzième album de Taylor Swift sortira le 3 octobre et se compose de 12 morceaux. Selon le site spécialisé Deadline, les projections de ces séances spéciales dans les cinémas devraient générer entre 30 et 50 millions de dollars de revenus aux États-Unis.


Qu’attendre du douzième album de Taylor Swift qui sortira le 3 octobre ? Depuis plusieurs mois, les admirateurs de la chanteuse s’efforcent de déchiffrer les indices laissés autour de ce projet. « Ce qui est intéressant avec ses derniers albums, c’est que nous avons une esthétique mais nous n’entendons aucun son avant minuit le vendredi de la sortie », explique Michael Kutek, 31 ans. Taylor Swift a présenté l’album comme une plongée dans les coulisses de sa grande tournée de l’an dernier, « dans la période la plus joyeuse, la plus folle et la plus intense de (sa) vie ». « Cette effervescence transparaît » dans les 12 morceaux qui le composent, a-t-elle promis.

### Une pluie de « bangers » ?

À la production, Jack Antonoff, le producteur historique de Taylor Swift depuis 2013, n’est plus présent. Les Suédois Max Martin et Shellback, qui ont contribué au tournant pop pris par la chanteuse sur *Red* (2012), *1989* (2014) et *Reputation* (2017), font leur retour. Travis Kelce, le joueur de football américain avec qui l’artiste de 35 ans est fiancée, a annoncé que l’album comportera des « bangers », c’est-à-dire des titres énergiques destinés à faire danser. Cela laisse entrevoir un renouveau musical, après les albums folk *Folklore* et *Evermore* (2020) ou plus introspectifs *Midnights* en 2022 et *The Tortured Poets Department* en 2024.

Pour en savoir plus, les Swifties analysent chaque indice livré au fil de la promotion, à commencer par l’orange pailleté choisi pour représenter l’esprit de l’album, annonçant un retour à l’esthétique cabaret, flirtant avec l’univers glamour et théâtral des artistes de spectacle. « C’est voyant, criard », souligne Michael Kutek, qui arbore cette couleur sur ses ongles. « Je m’attends à beaucoup de cela dans l’album mais dans le bon sens du terme », ajoute-t-il. Son amie Sydney O’Shaughnessy, 28 ans, y voit le signe de « quelque chose d’explosif, de très positif ».

### La chasse aux indices

Les spéculations abondent également sur les titres des 12 morceaux. Pourquoi Taylor Swift, dont la musique a souvent été décrite comme son journal intime, évoque-t-elle l’Ophélie de *Hamlet* dans le single « The Fate of Ophelia » et l’actrice Elizabeth Taylor dans un morceau qui porte son nom ? De quelle amitié défensive parle « Ruin the Friendship » ? On pense à Blake Lively. La relation qu’elle entretenait avec Taylor Swift, étroite depuis 2015, a semblé se dégrader avec le début des poursuites judiciaires entre Lively et Justin Baldoni.

Cette appétence pour les surprises et les *easter eggs* a forgé la réputation de la chanteuse, qui aime tromper ses admirateurs. Beaucoup ont attendu la réédition de plusieurs albums comme *Reputation* et *Taylor Swift*. Cependant, après plusieurs années de tournées, Taytay a choisi de sortir un projet totalement inédit. « Ce type de narration […] transforme chaque sortie d’album en une chasse au trésor collective », note Robin Landa, professeure spécialisée dans la publicité et l’image de marque à l’université américaine Kean. « Les fans ne se contentent pas de consommer son art, ils y participent, ce qui renforce le lien qui les unit », ajoute-t-elle. De plus, « leurs théories et spéculations sur les réseaux sociaux font de son public une équipe promotionnelle ».

### Déjà des millions de dollars dans sa poche

Autre aspect de cette stratégie marketing maîtrisée, la sortie de *The Life of a Showgirl* s’accompagne de projections spéciales dans des cinémas d’une cinquantaine de pays, y compris en France, de vendredi à dimanche. Au programme : un commentaire de l’album par l’artiste, un premier clip ou encore une version karaoké des morceaux. Selon le site spécialisé Deadline, ces projections devraient générer entre 30 et 50 millions de dollars de revenus aux États-Unis. Taylor Swift « prend la main sur […] tous les aspects de sa musique et de sa présentation au public », ce qui est « unique » dans l’histoire, estime Toby Koenigsberg, professeur au département de musique de l’université de l’Oregon.

Sans oublier les albums physiques vinyles que les admirateurs se sont arrachés en précommande. Taylor Swift a réussi à revitaliser le marché du disque en créant l’événement par la multiplication des pochettes et leur exclusivité.

Depuis son premier album éponyme en 2006, la chanteuse « s’est avérée capable d’écrire de bonnes chansons de manière constante », souligne encore Toby Koenigsberg. Pari de nouveau réussi pour *The Life of a Showgirl* ?