France

Cauchemar au Nouvel An : Le compte à rebours mortel d’Aurélien Hamelin pour tuer sa mère au réveillon 2017 reste un mystère

Le scénario est d’un tel machiavélisme qu’il semble tout droit sorti d’un film de série B. Imaginez un peu : un homme publie sur Internet un compte à rebours au terme duquel il promet de décapiter sa mère. Et ce, le soir du Nouvel An. Le drame, qui s’est déroulé à Remouillé, une petite commune située à une vingtaine de kilomètres au sud de Nantes, est pourtant bien réel.

Le soir de la Saint-Sylvestre 2017, peu avant minuit, Aurélien, 34 ans, a mortellement poignardé sa mère, Thérèse Hamelin, et grièvement blessé son père. Après trois ans de procédure, l’homme a finalement été déclaré pénalement irresponsable. Et son geste reste toujours aussi obscur.

Une soirée des plus classiques

Ce soir du réveillon, la soirée a commencé de manière on-ne-peut-plus classique. Thérèse Hamelin et son mari ont invité trois couples d’amis à fêter le réveillon dans leur petit pavillon, au cœur du vignoble nantais. Leur fils s’est invité au dernier moment, restant toutefois en retrait une large partie de la soirée. Il n’échange que quelques mots avec les convives, ne passe pas à table avec tout le monde. Puis quelques minutes à peine avant l’échange des vœux, l’homme se jette, sans raison apparente, sur sa mère, une femme de 61 ans qui avait monté une petite entreprise de vente à domicile. Il la blesse au niveau du cou puis poignarde son père qui tente de s’interposer.

Arrivés sur place vers 0h15, les gendarmes découvrent le jeune homme, prostré sur le canapé, à quelques mètres de ses parents. Thérèse Hamelin décédera sur le trajet de l’hôpital. Les médecins parviendront à sauver son mari, grièvement blessé.

Compte à rebours

Si la matérialité des faits – qui se sont produits devant sept témoins – n’est pas à établir, les enquêteurs peinent à en déterminer le mobile. Selon les convives, l’homme a tenu des propos incohérents, difficilement intelligibles, alors qu’ils portaient les coups à ses parents. Eux sont parvenus à prendre la fuite en se réfugiant chez un voisin. En garde à vue, le suspect reconnaît avoir prémédité le meurtre de sa mère mais n’explique pas son geste. Il précise toutefois qu’il ne visait pas son père.

Les faits sont d’autant plus troublants que, dès les premières heures de l’enquête, les gendarmes de la brigade de recherches de Rezé découvrent sur le site relativement confidentiel « Watchisup » – spécialisé dans les minuteurs personnalisés – un compte à rebours au nom glaçant : « décapitation de thérèse hamelin ». Son échéance : lundi 1er janvier 2018 à 00h00. L’hypothèse d’une coïncidence n’est pas permise. D’ailleurs, Aurélien Hamelin reconnaît l’avoir créé.

Irresponsabilité pénale

Pourquoi une telle haine vouée à sa mère ? La famille, composée de deux autres enfants, est unie autour de cette femme. Mais dès les premiers instants de l’enquête, les proches soulignent les lourds antécédents psychiatriques du suspect. Alors qu’il est mis en examen pour « assassinat » et « tentative d’assassinat », deux collèges d’experts concluent finalement à l’abolition du discernement.

En 2019, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes le déclare irresponsable pénalement, ordonnant son hospitalisation sous contrainte et lui interdisant d’entrer en contact avec les victimes. Une décision annulée l’année suivante par la Cour de cassation pour des problèmes de procédure. Un nouvel arrêt le déclarant irresponsable viendra clore la procédure sur le plan pénal en octobre 2020. Sans toutefois lever les questions qui entourent ce geste.