France

Cannes : Un sanglier abattu sur une plage, la mairie et la préfecture se renvoient la balle

Qui a donné l’ordre de tuer un sanglier vu en train de se balader sur une plage de Cannes mardi ? La mise à mort de l’animal, dénoncée par l’association One Voice, donne depuis quelques jours lieu à des versions discordantes entre la mairie et la préfecture des Alpes-Maritimes. La première assure n’avoir « jamais donné » de « consigne d’abattage » alors que, selon la seconde, « la police municipale de Cannes a sollicité le concours de l’association départementale des louvetiers » pour « gérer la situation ».

Dans un communiqué diffusé pour « rappeler » la « réglementation applicable », les services de l’Etat expliquent que le sanglier est « classé espèce nuisible », à cause notamment « des troubles à la sécurité qu’il peut engendrer dans les zones urbaines ». Ils indiquent aussi qu’à cet égard un maire peut « faire usage de son pouvoir de police générale pour saisir un lieutenant de louveterie chargé d’expertiser la situation ».

La mairie aurait préféré « un système de piégeage »

Et ce dernier pourra, appuie encore la préfecture, « euthanasier l’animal si nécessaire ». C’est donc lui qui aurait pris la décision de « neutraliser » l’ongulé. Or, c’est justement ce point que dénonce la municipalité. Dans une réponse transmise à 20 Minutes, elle assure avoir « appris l’abattage du sanglier par les réseaux sociaux » et « regrette [qu’il] n’y ait pas eu plus de réflexion et de concertation avant de mettre en œuvre cette solution radicale ». « La municipalité aurait bien évidemment préféré un système de piégeage ou autres pour évacuer le sanglier », précise-t-elle.

Une vidéo publiée sur Twitter montre le lieutenant de louveterie tirer sur l’animal, recroquevillé contre un muret. La scène se déroule mardi soir, de nuit, et est éclairée par la lampe torche d’un policier national, également présent sur les lieux.

Pour One Voice, ce sanglier « abattu à bout portant » aurait effectivement « pu être capturé et relâché dans la nature ». « Réfugié sur une plage déserte, l’animal apeuré ne présentait aucun danger imminent », selon l’association qui dénonce une « décision révélatrice de l’ineptie des méthodes employées par les autorités ». Sur Twitter, avec un hashtag, elle appelle à l’arrêt du « massacre des animaux sauvages ».