Cannabis, cocaïne, ecstasy : quelle drogue se vend le plus en France ?
En 2024, 52.300 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants et 290.400 personnes l’ont été pour usage de stupéfiants, des chiffres en hausse depuis 2016, relève le SSMSI. Le cannabis reste le principal stupéfiant, de loin, au cœur des trafics (78 % des mis en cause) et de la consommation (92 % des usages) en 2024.
Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié mercredi un premier bilan de la consommation de stupéfiants en France. Le cannabis demeure la drogue la plus vendue et consommée durant la période 2016-2024, tandis que les trafics de cocaïne et d’ecstasy connaissent une forte augmentation.
« En 2024, 52.300 personnes ont été mises en cause pour trafic de stupéfiants et 290.400 personnes pour usage de stupéfiants », des chiffres en hausse depuis 2016, souligne le SSMSI.
Différents profils
« Les profils des mis en cause sont très différents selon le stupéfiant en question », précise le rapport. Pour le trafic de cannabis, l’âge médian des personnes impliquées est de 21 ans, 22 % sont des mineurs et « plus des trois quarts ont moins de 30 ans », indique le SSMSI. « Par ailleurs, bien qu’elles soient largement sous-représentées parmi les mis en cause, la part des femmes est au moins deux fois plus élevée dans le trafic et l’usage de kétamine ou d’amphétamines que de cannabis », est-il ajouté.
Les étrangers, qui représentent 8 % de la population en France, constituent « respectivement 22 % des mis en cause pour trafic de stupéfiants et 12 % pour usage ». « Ils représentent presque la moitié des mis en cause pour trafic et usage de crack », est-il précisé. Concernant la consommation, « le cannabis et les drogues de synthèse sont associés aux mis en cause les plus jeunes ».
Des consommations « contrastées »
Le cannabis demeure « le principal stupéfiant », « de loin », au cœur des trafics (78 % des mis en cause) et de la consommation (92 % des usages) en 2024, selon le service statistique, ajoutant qu’« il s’agit principalement de résine de cannabis, pour plus de trois mis en cause sur quatre pour trafic ou usage de cannabis ». Ensuite, « dans l’ordre, la cocaïne, l’héroïne et l’ecstasy-MDMA concernent le plus grand nombre de mis en cause après le cannabis ».
Le SSMSI note que « les évolutions » du trafic et de la consommation « sont très contrastées selon le stupéfiant concerné » : « le nombre de mis en cause pour trafic de cocaïne ou d’ecstasy croît beaucoup plus fortement que celui pour le trafic de cannabis ou d’héroïne ». Le nombre de mis en cause « pour usage d’au moins une des trois substances éligibles à une amende forfaitaire délictuelle, le cannabis, la cocaïne et l’ecstasy-MDMA, croît fortement, tandis qu’il enregistre une baisse pour l’héroïne ».
En ce qui concerne la localisation, la consommation et le trafic de cannabis « sont particulièrement localisés » en Île-de-France et dans les Bouches-du-Rhône. Pour l’héroïne, le nord et l’est de la France sont les plus touchés. Les drogues de synthèse et le crack sont davantage consommés à Paris, tandis que les ventes de cocaïne se concentrent principalement en Guyane, Martinique, sur le littoral méditerranéen et dans l’agglomération parisienne.

