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Canicule : Bouilloire, passoire thermique, , indécent, insalubre… Le lexique du mal-logement

Ce mercredi, le collectif des associations pour le logement tenait sa conférence annuelle pour faire le point sur la situation du mal-logement en cette période estivale.

Logement bouilloire, passoire thermique, habitation insalubre… Avec la canicule, la question de l’habitat refait violemment surface en raison des conditions difficiles qu’elle entraîne pour de très nombreux Français. Et avec elle, des termes parfois inconnus ou mal utilisés font surface. Pour bien les comprendre, 20 Minutes vous propose un rapide lexique du (mal) logement.

Le mal-logement

L’expression « mal-logement » est un néologisme créé et popularisé en France par la Fondation abbé Pierre (renommée Fondation pour le logement des défavorisés) à partir de 1995, lors de la publication de son premier rapport annuel sur « l’état du mal-logement en France ». Elle a été choisie pour dépasser les approches traditionnelles qui se limitaient à l’absence de logement ou aux mauvaises conditions d’habitat.

Ce terme générique regroupe les situations de logement qui ne répondent pas aux normes minimums de la société : absence de logement personnel ou totale de domicile (les personnes « sans-abri » ou « sans domicile fixe », accueil d’urgence, hébergements temporaires), les difficultés d’accès au logement (surpeuplement, discriminations, difficultés financières), le manque de confort et l’insalubrité (habitat précaire voire indigne, les bidonvilles, les squats, (, logement adapté), l’habitat mobile…

Un logement indécent ou indigne

Il s’agit d’un logement qui ne répond pas aux critères de décence, c’est-à-dire qu’il présente des risques pour la santé ou la sécurité des occupants, ou qui manque d’éléments essentiels à une habitation normale (surface, eau potable, évacuation des eaux usées, sanitaires…).

Selon l’Agence nationale de l’information pour le logement (Anil), qu’il soit loué vide ou meublé, le propriétaire doit fournir au locataire un logement décent. Un logement est décent si la sécurité des locataires est assurée ; la santé des locataires est préservée ; les équipements essentiels sont fournis : coin cuisine avec évier, eau chaude et froide, installation permettant un chauffage normal… ; il est protégé contre les infiltrations d’air parasites et permet une aération suffisante ; il est exempt de nuisibles ou parasites ; il répond à un critère de performance énergétique minimal.

C’est le décret du 30 janvier 2002 qui en fixe les caractéristiques.

Un logement insalubre

Un logement ou un immeuble est considéré comme insalubre lorsqu’il est dangereux ou qu’il présente un risque pour la santé ou la sécurité physique des occupants, ou pour celle du voisinage, du fait de son état ou de ses conditions d’occupation.

Cette insalubrité peut résulter de la dégradation des structures (murs, planchers, fondations), de défauts d’étanchéité (humidité, infiltrations), d’installations électriques ou de gaz dangereuses, ou encore de la présence de substances toxiques (plomb, amiante)

Les conditions de salubrité inhérentes aux locaux d’habitation sont précisées dans le Code de la santé publique.

Une bouilloire

C’est le terme le plus entendu en période de canicule. Un logement bouilloire désigne un habitat qui devient invivable lors des fortes chaleurs. Selon la définition reprise dans plusieurs textes officiels récents et par des associations comme la Fondation pour le Logement des Défavorisés, il s’agit d’un logement où la température intérieure dépasse régulièrement des seuils critiques (par exemple 26 °C la nuit et 28 °C le jour), rendant le logement dangereux pour la santé de ses occupants, notamment les plus vulnérables (personnes âgées, jeunes, ménages modestes).

Les logements bouilloires sont souvent caractérisés par une mauvaise isolation thermique, une absence de protections solaires (volets, stores, végétalisation), une mauvaise ventilation, une exposition sous les toits ou en plein centre urbain, des surfaces réduites ou des hauteurs sous plafond insuffisantes.

Selon l’association, un logement sur trois en France correspondrait à ces critères.

Une passoire thermique

Une passoire thermique (ou « passoire énergétique ») est un logement dont la performance énergétique est très faible, ce qui se traduit par une consommation excessive d’énergie pour le chauffage en raison d’une mauvaise isolation ou d’équipements de chauffage obsolètes.

Selon la définition de l’Ademe, un logement est considéré comme une passoire thermique s’il obtient une étiquette F ou G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Ces logements sont souvent anciens, mal isolés, et génèrent des factures énergétiques élevées, exposant leurs occupants à la précarité énergétique et à un inconfort thermique important, notamment en hiver.

Depuis le 1er janvier 2025, la location des logements classés G est interdite, et celle des logements classés F le sera à partir de 2028, conformément à la loi « Climat et Résilience ».