Canada : Une ourse polaire adopte un ourson qui n’est pas le sien.
Des chercheurs au Canada ont récemment observé un cas d’adoption par une ourse polaire d’un ourson qui n’est pas le sien, un phénomène rare avec seulement 13 cas répertoriés en quarante-cinq ans. La sous-population d’ours polaires de l’ouest de la baie d’Hudson a chuté de 30 % en quelques décennies, passant d’environ 1.200 individus dans les années 1980 à 800 aujourd’hui.
Une scène rare. Des chercheurs canadiens ont récemment observé un cas exceptionnel d’adoption par une ourse polaire d’un ourson qui n’est pas le sien, dans le nord du pays. « Seulement 13 cas [d’adoption] ont été répertoriés en quarante-cinq ans », a déclaré à l’AFP Evan Richardson, chercheur au ministère canadien de l’Environnement, qui étudie le plus grand prédateur de l’Arctique depuis vingt-cinq ans.
En novembre, son équipe et lui ont capturé une ourse et ses deux petits de 10 et 11 mois près de Churchill, surnommée « capitale mondiale de l’ours polaire », dans le nord de la province du Manitoba (centre du Canada). « Quand nous nous sommes approchés, nous avons remarqué que l’un des oursons portait une étiquette d’identification, et l’autre non », a-t-il précisé, indiquant que cette même femelle avait été repérée quelques mois auparavant avec un seul petit.
Dans cette région nordique, les chercheurs identifient les ours polaires afin de les suivre tout au long de leur vie et de les étudier. Le suivi par collier GPS et les observations de Polar Bears International, un groupe de recherche sur les ours polaires, ont confirmé que la femelle en question avait gardé les deux oursons avec elle pendant plusieurs semaines. « C’est une belle histoire, s’est réjoui Evan Richardson. Ces ourses polaires sont d’excellentes mères, elles sont naturellement prédisposées à prendre soin des petits. »
La sous-population d’ours polaires de l’ouest de la baie d’Hudson a diminué de 30 % en quelques décennies, passant d’environ 1.200 individus dans les années 1980 à 800 aujourd’hui, en raison notamment de la fonte accélérée des glaces, essentielles à leur survie. Cependant, aucune preuve ne lie cette adoption aux changements climatiques, selon Evan Richardson.
Des analyses génétiques sont en cours pour identifier la mère biologique de l’ourson adopté. « Il y a une bonne chance que nous sachions qui elle est », a souligné le scientifique. Depuis quarante-cinq ans, plus de 4.600 ours ont été identifiés dans cette région du Canada, faisant, selon lui, « la population d’ours polaires la mieux étudiée dans le monde ».

