Cambriolage au Louvre : Huit bijoux dérobés, quatre suspects activement recherchés.
Un cambriolage a eu lieu ce dimanche matin à 9h30 au musée du Louvre, où quatre cambrioleurs ont volé neuf bijoux en moins de sept minutes. Les alarmes se sont déclenchées au moment de l’effraction, mais il reste à déterminer si les gardiens ont entendu ces alarmes.
Neuf bijoux « d’une valeur patrimoniale inestimable » ont été dérobés en moins de sept minutes lors d’un cambriolement spectaculaire survenu ce dimanche matin à 9h30 au musée du Louvre, peu après son ouverture au public. Le vol a eu lieu dans la galerie Apollon, où sont exposés les bijoux de Napoléon. Comment les voleurs ont-ils pu commettre leur acte ? Qui sont les principaux suspects ? L’alarme a-t-elle été déclenchée ? 20 Minutes fait le point sur cette affaire alors qu’un « commando » de quatre personnes est toujours recherché.
Comment les voleurs sont-ils entrés (et partis) ?
Peu après l’ouverture du musée, aux environs de 9h30, quatre cambrioleurs ont pénétré dans le musée du Louvre en découpant une vitre à l’aide d’une disqueuse depuis une nacelle placée sur un camion à l’extérieur. Alors que les premiers visiteurs arrivaient, les voleurs se sont dirigés vers la galerie d’Apollon, où se trouve la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, et ont scié deux vitrines. Après avoir volé neuf bijoux, les cambrioleurs se sont évadés par la fenêtre avant de prendre la fuite sur plusieurs scooters. L’un des véhicules a été retrouvé, a indiqué le ministère de l’Intérieur.
« Nous avons sur les lieux quatre malfaiteurs qui agissent, deux qui arrivent, l’un au volant de cette nacelle, l’autre en qualité de passager, et deux autres malfaiteurs qui précèdent et suivent la nacelle au moment où elle s’installe sous le balcon qui permet d’accéder directement à la galerie », a déclaré la magistrate.
Quels bijoux ont-ils volés ?
Parmi les neuf bijoux dérobés dans la galerie d’Apollon, tous datant du XIXe siècle, se trouve le diadème de l’impératrice Eugénie, qui est en orné de près de 2.000 diamants. Les cambrioleurs ont également pris le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, composé de huit saphirs et de 631 diamants, ainsi que le collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, constitué de 32 émeraudes et de 1.138 diamants.
Un neuvième objet, la couronne de l’impératrice Eugénie, a été retrouvée « abîmée », abandonnée par les malfaiteurs lors de leur fuite à scooter. L’état de ce bijou, composé de 1.354 diamants et de 56 émeraudes, est actuellement « en cours d’examen », a précisé le ministère.
Qui sont les suspects ?
Un « commando » de quatre individus est activement recherché, a indiqué la procureure de Paris, Laure Beccuau. Ces hommes avaient le visage « dissimulé » et se sont échappés « sur des scooters de haute puissance », a ajouté la magistrate. Elle fait état de la possible existence de « commanditaires » et de « petites mains » au sein de ce réseau criminel. Le ministre de la Justice, Laurent Nuñez, a déclaré avoir « bon espoir » que les malfaiteurs soient arrêtés « très rapidement ». Selon lui, l’opération, n’ayant duré que « sept minutes », a été réalisée par des cambrioleurs « chevronnés » qui pourraient être « étrangers ».
L’hypothèse d’une ingérence étrangère n’est pas à ce stade « privilégiée », « on est plutôt dans une hypothèse de grand banditisme », a estimé la procureure. Celle-ci a également annoncé que les investigations avaient reçu un témoignage d’un témoin ayant signalé à la police judiciaire qu’un des malfaiteurs s’est débarrassé du gilet jaune qu’il portait, celui-ci étant « désormais entre les mains des enquêteurs ».
Une enquête pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime a été ouverte et confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), a indiqué le parquet de Paris. Ce dernier précise que « le préjudice est en cours d’évaluation ». La procureure a mentionné qu’environ « soixante enquêteurs » étaient mobilisés et a assuré de la « détermination totale » des autorités pour retrouver les voleurs.
L’alarme s’est-elle déclenchée ?
Les alarmes, installées sur la fenêtre extérieure de la galerie d’Apollon ainsi que sur les deux vitrines de haute sécurité, se sont déclenchées au moment de l’effraction, a précisé le ministère de la Culture. Ces alarmes « étaient en fonctionnement », le poste central de sécurité « en a été informé », et il « reste à clarifier si les gardiens ont entendu ces alarmes » et si celles-ci ont bien « sonné » dans la pièce où a eu lieu le vol, a expliqué la procureure de Paris, Laure Beccuau.
Cinq agents du musée présents dans la galerie et dans les salles adjacentes ont « immédiatement intervenu » pour alerter les forces de l’ordre et sécuriser l’évacuation du public. La procureure a indiqué que les voleurs ont « menacé les gardiens présents sur les lieux […] avec les disqueuses » utilisées pour fracturer les vitrines contenant les bijoux. Le ministère a salué leur « professionnalisme ». Grâce à leur intervention, « les malfaiteurs ont été contraints à la fuite, laissant derrière eux leurs équipements », a affirmé le ministère.

