Cambodge : Le redoutable rat Ronin bat un record de détection de mines

Il n’a pas de cape, mais ses moustaches frémissent au moindre danger ! Ronin, un rat détecteur de mines, vient d’entrer dans l’histoire en établissant un nouveau record mondial. Entraîné par l’organisation caritative belge APOPO, ce rongeur de cinq ans a détecté 109 mines terrestres et 15 engins explosifs non identifiés dans la province du Cambodge de Preah Vihear depuis août 2021.
Avec ces chiffres impressionnants, Ronin devient officiellement le rat le plus performant jamais formé par APOPO. « Ses réalisations exceptionnelles lui ont valu le titre de Guinness World Records, ce qui souligne le rôle essentiel [de ces rongeurs] dans le déminage humanitaire », a salué l’organisation dans un communiqué publié vendredi.
Une aide précieuse pour le Cambodge
Il dépasse ainsi le précédent détenteur du record, Magawa, un autre rat formé par APOPO, qui avait identifié 71 mines et 38 munitions non explosées au cours de ses cinq années de service. Magawa, décoré de la médaille d’or de l’héroïsme, avait permis de nettoyer environ 225.000 m2 de terrain avant de prendre sa retraite en 2021. Il est décédé l’année suivante.
Ronin, lui, pourrait encore travailler deux années supplémentaires, selon ses soigneurs. Une aide précieuse pour un pays encore marqué par les ravages de plusieurs décennies de conflits. Le Cambodge reste en effet criblé de mines et d’armes abandonnées datant de la guerre civile qui a duré des années 1960 jusqu’en 1998.
Plus de 20.000 personnes tuées depuis 1979
Depuis 1979, environ 20.000 personnes ont perdu la vie à cause de ces engins non explosés, tandis que le nombre de blessés atteint le double, d’après les autorités cambodgiennes. Et les drames se poursuivent. En février dernier, deux enfants de deux ans sont morts dans l’explosion d’une grenade enfouie près de leur maison, dans la province de Siem Reap.
Notre dossier sur la Cambodge
Le pays ambitionnait de neutraliser l’ensemble de ses zones minées d’ici 2025. Mais en raison de financements insuffisants et de la découverte de nouvelles zones dangereuses, notamment près de la frontière thaïlandaise, le gouvernement a été contraint de repousser l’objectif à 2030.