France

Budget : Le texte du Sénat « ne remplit pas la condition d’être le budget du compromis », critique Amélie de Montchalin

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a estimé dimanche sur BFMTV que le budget, adopté jeudi par le Sénat, « ne remplit pas la condition d’être le budget du compromis ». « Il remplit la condition de réduire le déficit, mais manifestement il ne remplit pas la condition d’être le budget du compromis », a déclaré la ministre, à quatre jours de la commission mixte paritaire (CMP) des deux assemblées sur ce budget.

Elle a rappelé que le but du gouvernement était d’avoir un budget qui, à la fois, réduit le déficit, n’augmente pas les impôts pour les classes moyennes et populaires, et constitue un compromis. « Ce ne sera pas le budget de la droite, le budget de la gauche, le budget du centre, mais le budget du pays », a-t-elle insisté.

Une censure à « 100 millions d’euros » par jour

« Les 4.000 postes d’enseignants (qui devaient être supprimés dans le projet de budget initial), il faut qu’ils soient dans le budget », a signalé la ministre, comme « les 500 personnes de plus pour France Travail pour accompagner les demandeurs du RSA », ou « l’augmentation de l’ONDAM » (les dépenses de soins de ville et d’hospitalisation), à hauteur « d’un ou deux milliards pour l’hôpital ». « Évidemment que, sur la justice fiscale, on a des choses importantes à porter sur les rachats d’actions, sur la taxe sur les transactions financières », a ajouté Amélie de Montchalin.

Elle a observé que « le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition », mais « qu’on peut être dans l’opposition sans censurer, sans tout bloquer ». Plusieurs ministres, dont Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Économie et Finances), ont estimé ces derniers jours à 12 milliards d’euros le coût de la censure du gouvernement Barnier. Amélie de Montchalin a traduit pour sa part ce coût à « 100 millions d’euros » chaque jour qui passe sans budget voté.