Budget de la Sécu 2026 : L’Assemblée ne rétablit pas la réforme des retraites malgré l’opposition du Sénat.
L’Assemblée nationale a réintroduit la suspension de la réforme des retraites avec 162 voix contre 75, malgré l’opposition du Sénat. Par ailleurs, l’Assemblée nationale a rétabli la création d’un congé de naissance à partir du 1er janvier 2026, adoptée par 220 voix contre 2.
À quatre jours du vote final sur le budget de la Sécurité sociale, l’Assemblée nationale a ravivé, vendredi soir, les tensions politiques concernant la réforme des retraites. Dans un hémicycle peu rempli, les députés ont réintroduit la suspension de la réforme, obtenant 162 voix contre 75, malgré l’opposition du Sénat, qui avait conditionné le rejet à la continuité du gouvernement.
Ce rétablissement survient alors que les équilibres demeurent fragiles. La veille, les députés avaient largement rejeté le gel des pensions et des minima sociaux, une mesure pourtant réintroduite par la chambre haute dans un objectif d’économies. Le vote en faveur des recettes du budget (166 voix pour, 140 contre et 32 abstentions) n’a été obtenu qu’avec le soutien combiné des groupes Renaissance, MoDem, Parti socialiste et indépendants de Liot. LFI, les écologistes et l’alliance RN-UDR ont voté contre, tandis que LR et Horizons se sont majoritairement abstenus, reflétant les dissensions au sein de la majorité élargie.
Face à ces incertitudes, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a proposé que la partie « dépenses » soit soumise au vote mardi, juste avant le scrutin final sur l’ensemble du texte. Le gouvernement, désireux d’éviter un nouveau recours au 49.3, met en avant ses efforts de dialogue. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a d’ailleurs loué « le travail de concertation » entrepris avec les différentes forces politiques.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale a également rétabli, dans la nuit, la création d’un congé de naissance à partir du 1er janvier 2026, revenant sur la version du Sénat qui prévoyait une entrée en vigueur en 2027. Ce congé additionnel de naissance, qui s’ajouterait aux congés maternité et paternité existants, fait partie des mesures du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026. La mesure a été adoptée par 220 voix contre 2.

