Budget 2026 : Sébastien Lecornu juge « possible » un budget avant le 31 décembre.

Sébastien Lecornu a réaffirmé ce mercredi en Conseil des ministres que son « objectif » était « de doter la France d’un budget » de l’Etat « d’ici au 31 décembre », estimant que c’était « possible », selon les propos rapportés par la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, devant la presse.

« Mais la balle est aujourd’hui dans le camp du Parlement et, de manière significative, de la droite sénatoriale qui joue un rôle important dans la commission mixte paritaire », qui regroupe sénateurs et députés, chargés de trouver un compromis sur le budget de l’Etat, a-t-elle ajouté.

En l’absence d’accord sur le budget général de l’Etat, ce mercredi marque le début des débats budgétaires thématiques à l’Assemblée nationale, comme le Premier ministre l’avait imaginé pour avancer sur certains sujets jugés importants. Les partis politiques se prononceront « pour ou contre l’engagement vers un renforcement de nos armées », avec 6,7 milliards d’euros supplémentaires prévus pour l’année suivante, a expliqué Sébastien Lecornu en soulignant « des enjeux considérables ».

Le ministre de l’Economie et des Finances, Roland Lescure, estime que le vote de mardi à l’Assemblée concernant le budget de la Sécurité sociale, qui présente un déficit accru, complique « la tâche » d’obtenir un vote du budget de l’Etat, qui devra faire face à cette situation.

Le ministre a exprimé sur RTL son « soulagement » suite à l’adoption du budget de la Sécurité sociale par les députés, notamment grâce au soutien du Parti socialiste. « L’improbable est devenu possible », a-t-il déclaré. Toutefois, il a précisé que ce n’était « pas mon budget idéal  : d’abord, suspendre la réforme des retraites, pour un macroniste historique, ça fait un peu mal au ventre ». Il a aussi exprimé le souhait que le déficit public (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales confondus) soit maintenu à « 5 % » du produit intérieur brut (PIB) « et pas au-dessus » en 2026, ce qui nécessiterait que l’Etat renfloue les caisses de la Sécurité sociale à hauteur de 4,5 milliards d’euros, après le vote de la loi de financement de la Sécurité sociale, qui aggrave le déficit par rapport au projet initial du gouvernement.

« Cela signifie qu’effectivement, puisque la prochaine étape est le budget de l’Etat, la difficulté a été rehaussée. J’avais évoqué un 110 mètres haies il y a dix semaines, au début, la dernière haie, celle du budget (de l’Etat), est maintenant à 1,30 m », a illustré Roland Lescure.

Les discussions concernant le budget de l’Etat continueront en janvier si aucun accord n’est atteint entre le Sénat et l’Assemblée, a annoncé la porte-parole du gouvernement, excluant ainsi le recours au 49.3 pour adopter le texte sans vote. « Si un accord est impossible entre l’Assemblée nationale et le Sénat », qui doivent se rencontrer en « commission mixte paritaire » le 19 décembre, « nous poursuivrons probablement ces discussions en janvier », a déclaré Maud Bregeon sur France 2.

Dans ce scénario, le Parlement devra adopter d’ici fin décembre une « loi spéciale » pour assurer la continuité de l’Etat. Sur le budget de l’Etat, les divergences politiques sont beaucoup plus marquées que celles sur le budget de la Sécurité sociale, qui devrait être définitivement adopté la semaine prochaine après un vote positif mardi soir en seconde lecture.

Le coordinateur de La France insoumise a vivement critiqué le vote « pour » des députés socialistes. « Quand vous votiez le budget du gouvernement actuel, vous rejoignez les rangs de la majorité », a souligné Manuel Bompard sur France Inter. « Les socialistes, en votant pour, ont rejoint les rangs de la Macronie agonisante et finissante », a-t-il ajouté.

Fort de l’adoption du budget de la Sécu, Sébastien Lecornu se concentre à partir de ce mercredi sur le budget de l’Etat, tout aussi clivant, avec un débat à l’Assemblée nationale sur les enjeux de défense, qu’il espère consensuel.

La marathon budgétaire se poursuit donc pour le Premier ministre, qui a d’ores et déjà averti que l’adoption du budget de l’Etat serait davantage « difficile ». Pour dégager une majorité, et alors qu’il a renoncé au 49.3, il a proposé d’organiser plusieurs débats au Parlement, suivis d’un vote, sur cinq thèmes – défense, narcotrafic, agriculture, énergie, déficit – susceptibles de rassembler les députés. Cette approche inédite se déroule en parallèle de l’examen du budget, actuellement en discussion au Sénat.

Les partis politiques indiqueront à partir de 15 heures « s’ils souhaitent ou non s’engager vers un renforcement de nos armées  », comme stipulé dans ce budget, a précisé le chef du gouvernement à l’issue d’une réunion préparatoire. Le vote prévu à 19h30 vise à « tirer un consensus » et à « créer un cadre de compromis pour l’avenir ».

Lecornu, PS, RN, LFI, Horizons… Pour connaître les principales réactions politiques et syndicales suite au vote du budget de la Sécurité sociale, il vous suffit de consulter notre diaporama en cliquant ici.

Les socialistes et les macronistes ont voté en faveur, tandis que la droite et les écologistes se sont abstenus, l’extrême droite et les insoumis s’opposant en bloc… Le budget de la Sécurité sociale a été adopté de justesse mardi soir par l’Assemblée nationale avec 247 voix contre 234. 20 Minutes vous fournit un point précis sur les votes dans cet article :

Bonjour à toutes et à tous. Comme chaque jour, la rédaction de 20 Minutes est mobilisée pour vous donner l’ensemble des informations politiques concernant les discussions à l’Assemblée et au Sénat sur le budget 2026.

Ce mercredi, Sébastien Lecornu peut savourer partiellement sa victoire. Sans majorité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a réussi hier soir son pari risqué avec l’adoption, de justesse, du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, une victoire cruciale pour l’occupant de Matignon qui n’a pas eu besoin de recourir au 49.3. Cependant, rien n’est encore joué concernant le budget de l’Etat, tout aussi clivant.