Budget 2026 : Sébastien Lecornu face à la grève et le gouvernement.
Sébastien Lecornu doit revoir les chefs de parti et de groupe du socle commun ce lundi, avant d’affronter sa troisième journée de mobilisation populaire et syndicale jeudi. Le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre, et le groupe des députés LFI a promis le dépôt rapide d’une motion de censure.
Son objectif est clair, mais extrêmement complexe face à une Assemblée nationale fracturée : résoudre l’équation politique qui lui permettra d’éviter la censure. Pour cela, Sébastien Lecornu s’apprête à faire connaître ses choix. La semaine qui s’ouvre est donc cruciale pour le Premier ministre, avec notamment un mouvement social et la présentation de la liste de son gouvernement.
Ce lundi, le locataire de Matignon doit rencontrer les chefs de parti et de groupe du socle commun, qu’il a cherché à consolider ces derniers jours. Jeudi, il sera confronté à sa troisième journée de mobilisation populaire et syndicale, après celles des 10 et 18 septembre, avant d’engager de nouvelles consultations politiques – y compris avec le RN – jeudi et vendredi.
Alors que la session ordinaire de l’Assemblée s’ouvre mercredi, il devrait rapidement annoncer la composition de son gouvernement. Les oppositions attendent fermement sa déclaration de politique générale, peut-être le 6 ou le 7, même si un proche envisageait qu’il puisse s’en passer. « Un refus d’obstacle » pourrait, en soi, justifier une censure, a glissé un proche de Marine Le Pen la semaine dernière.
Le temps presse, alors que le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre afin de respecter les délais constitutionnels. Vendredi, le Premier ministre a d’ailleurs évoqué dans Le Parisien ses premières orientations, qui ont plutôt eu pour effet de crispérer les oppositions.
Fidèle aux fondamentaux de la doctrine macroniste et soucieux de ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029, il a écarté les principales revendications du PS, comme la taxe Zucman ou la suspension de la réforme des retraites, même s’il a invité le Parlement à retravailler sa copie. « Sans changement majeur d’orientation, nous censurerons ce gouvernement », a immédiatement réagi le PS.
Sébastien Lecornu chercherait-il plutôt un accord de non-censure avec le Rassemblement national ? S’il s’est dit ouvert à une évolution de l’Aide médicale d’État, destinée aux étrangers et que le RN veut voir réduite à une aide d’urgence, cela risque de ne pas suffire aux yeux du parti à la flamme. « On ne va pas accepter 200 millions d’euros d’économies sur l’immigration, contre 20 milliards d’euros d’efforts imposés aux honnêtes gens », a ainsi prévenu le député Jean-Philippe Tanguy dans La Tribune Dimanche.
Le spectre de la censure, et d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée, plane de nouveau sur le gouvernement, moins d’un mois après la chute de François Bayrou. Le groupe des députés LFI a promis le dépôt rapide d’une motion de censure. « Aujourd’hui, on ne voit aucun autre scénario que la censure », a pour sa part tranché samedi la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier. Le Premier ministre reste donc en sursis à Matignon.

