France

Budget 2026 : Retailleau demande à Lecornu d’activer le 49.3.

Bruno Retailleau a taclé mercredi le président du RN Jordan Bardella en pointant son manque d’expérience pour accéder à la fonction présidentielle, affirmant que « l’expérience, ça polit l’âme d’un homme et d’une femme et qu’on ne s’improvise pas à cette plus haute fonction sans avoir géré ni des grandes collectivités ni des entreprises ». Le gouvernement n’a toujours pas l’intention de recourir au fameux article 49.3 de la Constitution pour passer en force sur le budget.

Retailleau critique le manque d’expérience de Bardella

Bruno Retailleau, président des Républicains (LR), a mis en avant mercredi le manque d’expérience de Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), pour accéder à la présidence, tout en réaffirmant son refus d’une union entre les droites et le RN.

« L’expérience permet de façonner l’âme d’un homme ou d’une femme, et on ne peut pas improviser à cette fonction suprême sans avoir dirigé de grandes collectivités ou des entreprises », a déclaré l’ex-ministre de l’Intérieur sur Sud Radio en réponse à une question sur Jordan Bardella, qui est en tête des sondages pour 2027.

Si Bardella est désigné candidat du RN en 2027, « je dirai aux Français : écoutez, vous avez sans doute aimé un jeune président de la République de 40 ans. Vous allez sûrement adorer un président de la République de 30 ans », a-t-il ironisé, établissant une comparaison entre Bardella et Emmanuel Macron, élu président à 39 ans.

« Je pense qu’ils (les Français) ne l’enverront pas à l’Elysée, tout simplement », a ajouté Bruno Retailleau, qui a récupéré son siège de sénateur de Vendée depuis son départ du gouvernement en octobre.

Le gouvernement réaffirme qu’il ne recourra pas à l’article 49.3

Le gouvernement maintient sa position de ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget. « Nous nous sommes engagés à ne pas l’utiliser, nous n’utiliserons pas le 49.3 », a déclaré Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, sur BFMTV, précisant que cela signifierait « admettre l’échec des discussions parlementaires ».

« C’est un peu facile » de suggérer son utilisation. « Pourquoi aurions-nous peur du débat parlementaire ? Bruno Retailleau a des députés, il faut laisser le débat se tenir », a-t-elle ajouté.

Elle a souhaité aller « au vote au bout » le mardi 9 décembre, jour où est prévu le vote solennel du projet de budget de la Sécurité sociale. « Ce sera une journée importante et chacun pourra prendre position. Les Français verront qui a choisi de réduire le déficit et qui a refusé d’avancer vers un budget », a-t-elle développé.

Retailleau (LR) appelle Lecornu à « assumer » le 49.3 pour adopter les budgets

Bruno Retailleau, président des Républicains, a appelé mercredi Sébastien Lecornu à « assumer » l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer les budgets de la Sécurité sociale et de l’État, mais la porte-parole du gouvernement a réaffirmé que le Premier ministre « ne l’utilisera pas ».

« Il faut l’assumer. (…) Je suis persuadé que les socialistes ne voteraient jamais une censure. Donc, pourquoi M. Lecornu n’utilise-t-il pas ce que la Constitution lui permet pour avoir un budget conforme aux intérêts de la nation ? », a interrogé le président des LR sur Sud Radio.

« Nous nous sommes engagés à ne pas l’utiliser, nous n’utiliserons pas le 49.3 », a répété Maud Bregeon sur BFMTV, signalant que cet article permet d’adopter un texte sans vote, signifiant ainsi « l’échec des discussions parlementaires ».

Les Écologistes ne veulent pas jouer les sauveurs

Face au rejet des députés RN, UDR et LFI, totalisant 210 députés, l’adoption du projet de budget de la Sécurité sociale dépend de la bienveillance d’une partie de la gauche, autre que LFI, soit par abstention soit par soutien, surtout si une partie du « socle commun » se retire.

Cependant, les Écologistes ne sont pas disposés à « compenser » d’éventuelles défections. « Le premier devoir du Premier ministre, c’est de remettre un peu d’ordre chez lui », a déclaré Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, après une rencontre avec Sébastien Lecornu mardi. « Il y a beaucoup de travail pour avoir une copie ne serait-ce que acceptable », a-t-elle ajouté.

RN, UDR et LR opposés au projet de budget de la Sécu

Le Rassemblement national et son allié, le groupe UDR, ont réitéré leur opposition franche au texte dès l’ouverture des débats mardi à l’Assemblée, affirmant leur intention de « combattre […] article après article », selon le député RN Christophe Bentz. La France insoumise a également dénoncé ce budget comme un « désastre ».

Edouard Philippe complique la tâche de Sébastien Lecornu

A l’Assemblée nationale, la coalition gouvernementale se fissure concernant le projet de budget de la Sécurité sociale. En l’état, « on ne peut pas voter pour » le texte, a déclaré mardi matin Edouard Philippe lors d’une réunion avec le groupe des députés Horizons, qui oscillent entre vote contre et abstention.

Mardi soir, durant la discussion générale, Nathalie Colin-Oesterlé, oratrice Horizons, a renforcé cette position : un budget de la Sécurité sociale « qui renonce à assumer le coût réel de ses choix, qui affaiblit le travail, qui menace l’équité entre les générations, ne peut obtenir notre assentiment », a-t-elle affirmé.

Cette prise de position – qualifiée de « petite bombe » par un cadre de Renaissance – vient compliquer la tâche du Premier ministre, qui est en négociation depuis plusieurs semaines avec la gauche, particulièrement le PS, et qui doit maintenant maîtriser la tension croissante au sein de sa coalition.

Bienvenue dans ce nouveau Live

Bonjour à toutes et à tous. Comme chaque jour, la rédaction de 20 Minutes se mobilise pour vous fournir l’intégralité des informations politiques sur les difficiles négociations concernant le budget 2026.

Hier, les députés ont recommencé à plancher sur le projet de budget de la Sécurité sociale, dont l’avenir reste très incertain, avec encore des compromis à trouver à gauche et une coalition gouvernementale qui affiche ses divisions.