Budget 2026 : Résumé des décisions sur l’impôt et heures sup’ à l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a voté l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation à 1,1 %, évitant ainsi que 200.000 foyers supplémentaires paient l’impôt. Elle a également approuvé la défiscalisation totale des heures supplémentaires, estimée à un coût de 1 milliard d’euros, en supprimant le plafond de 7.500 euros.

À l’occasion de l’examen en première lecture du budget 2026, l’Assemblée nationale a adopté plusieurs mesures significatives. Les parlementaires ont ajusté certains avantages fiscaux et dispositifs sociaux, tandis que d’autres propositions ont été rejetées ou contestées. Les débats ont été animés, impliquant la majorité, la gauche, l’extrême droite et les macronistes, avec des votes souvent serrés. 20 Minutes vous présente les principales décisions prises ce samedi.

Rejet du gel du barème de l’impôt sur le revenu

L’Assemblée a décidé de ne pas geler le barème de l’impôt sur le revenu et a opté pour une indexation sur l’inflation à 1,1 %, comme le proposait le membre des Républicains Laurent Wauquiez. Si le gel avait été appliqué, 200.000 foyers supplémentaires auraient été assujettis à l’impôt, générant 2 milliards d’euros pour l’État.

Avec l’indexation, ces foyers ne auront pas à payer davantage malgré l’inflation. Cette mesure a été adoptée contre l’avis du gouvernement, grâce à une large coalition entre la droite et la gauche, tandis que d’autres amendements visant les tranches les plus basses ont été écartés.

Adoption de la défiscalisation des heures supplémentaires

La défiscalisation intégrale des heures supplémentaires, proposée par la droite et soutenue par certains macronistes ainsi que l’extrême droite, a été validée. Le plafond de 7.500 euros a été supprimé, pour un coût estimé à 1 milliard d’euros. La gauche a critiqué cette décision, la qualifiant de cadeau fiscal en faveur d’une minorité de travailleurs.

Adoption du soutien aux résidents en Ehpad

Les députés ont transformé une réduction d’impôt de 25 % sur les frais de séjour en un crédit d’impôt, visant les résidents en Ehpad ou leurs familles à revenus modestes, une mesure proposée par la France insoumise. Adoptée de justesse grâce aux voix de l’extrême droite et de la gauche (hors socialistes), elle a pour but d’inclure les non-imposables, jusqu’ici exclus. Le gouvernement s’y oppose, estimant le coût à 600 millions d’euros, tandis que la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé les 1,5 milliard d’euros supplémentaires prévus pour la branche autonomie.

Adoption d’une inversion de la fiscalité des pensions alimentaires

Un amendement écologiste porté par la députée Marie-Charlotte Garin, modifiant l’imposition des pensions alimentaires, a été voté. Jusqu’à présent, les parents versant une pension alimentaire étaient exonérés d’impôts, tandis que ceux qui la recevaient devaient la déclarer et la payer s’ils étaient imposables.

Avec ce nouvel amendement, ce sont désormais les pensions versées qui seront soumises à l’imposition, tandis que celles reçues par le parent bénéficiaire ne le seront pas, afin d’assurer une plus grande équité pour les parents à revenus modestes. Cette défiscalisation est limitée à 4.000 euros par enfant et 12.000 euros par an. La mesure pourrait permettre de réduire le déficit public d’environ 450 millions d’euros par an.

Plus tôt dans la matinée, les députés avaient approuvé un amendement de la députée Renaissance Marie-Pierre Rixain exemptant d’impôt la prestation compensatoire versée lors d’un divorce à l’époux financièrement moins favorisé. Actuellement, cette somme est imposable si le capital est versé sur une période dépassant 12 mois.

Adoption d’un plafond abaissé de l’abattement fiscal des journalistes

L’Assemblée a voté pour réduire le seuil des revenus donnant droit à l’abattement fiscal pour les journalistes, de 93.510 euros à 3,5 SMIC (75.676 euros). Cet amendement avait été proposé par le député Renaissance Denis Masseglia. Le RN a plaidé pour la suppression totale de cette niche fiscale, sans succès.