France

Budget 2026 : Olivier Faure (PS) évoque une dissolution possible cette semaine.

Olivier Faure a déclaré dimanche matin sur LCI : « A la fin de cette semaine, nous saurons si nous allons à la dissolution ou pas ». La taxe Zucman prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros.


Jour de repos à l’Assemblée, mais la pression demeure palpable. Le dirigeant du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a évoqué dimanche la possibilité d’une nouvelle censure, pouvant entraîner une dissolution, si le gouvernement ne consentait pas dans les jours à venir à une taxe sur les hauts patrimoines. « À la fin de cette semaine, nous saurons si nous allons à la dissolution ou pas », a-t-il déclaré dimanche matin sur LCI. « Si nous y allons […], on peut considérer que dans le mois de novembre, il y aura les élections législatives », a-t-il précisé.

Après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites, le PS souhaite capitaliser sur cette avancée en axant ses revendications sur un autre sujet : la taxe Zucman, qui s’invite au cœur des débats sur la partie « recettes » du budget à l’Assemblée, discussions prévues jusqu’au 4 novembre.

La taxe Zucman prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros, mais « si d’aventure dans l’hémicycle, nous n’arrivions pas à avancer » sur cette version, « nous chercherons des amendements de repli », a précisé le premier secrétaire du PS. Une alternative proposée par son groupe serait d’instaurer un impôt minimum de 3 % sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d’euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales.

Sous sa forme initiale, cet impôt représente une ligne rouge pour l’exécutif qui « considère qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’appareil productif, qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’emploi, qu’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’innovation et avec tout ce qui crée de la richesse en faveur de nos concitoyens », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, interrogée sur France 3. Mais un refus catégorique des députés du bloc central de trouver une solution sur ce sujet, « bien sûr, c’est un casus belli », a averti Olivier Faure. Le député socialiste Philippe Brun a ajouté sur Radio J : « S’il n’y a pas d’accord avec nous cette semaine, tout va s’effondrer. Le gouvernement va s’effondrer, cette Assemblée va s’effondrer et le pays va s’effondrer ».

La semaine qui débute à l’Assemblée, marquée également par le début de l’examen du budget de la Sécurité sociale en commission, s’annonce donc délicate pour le gouvernement Lecornu, qui ne doit sa survie qu’à la décision du PS de ne pas le censurer d’emblée.

Samedi soir, à la clôture de débats devenus animés, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé qu’à la reprise lundi, certains articles seraient examinés en priorité, reportant de ce fait l’examen de la taxe Zucman à plus tard dans la semaine. Un report tactique selon La France insoumise, qui dénonce depuis plusieurs jours un « jeu de dupes » et accuse le PS de collusion avec l’exécutif, en évoquant de « tractations secrètes ». « Ils sont en train de négocier des choses qui font que le Parti socialiste non seulement a changé d’alliance, mais a changé de ligne », a affirmé Mathilde Panot au Grand Jury RTL/Public Sénat/Le Figaro. Selon la cheffe des députés Insoumis, le PS « est en train de tout abandonner » en proposant une « taxe Zucman homéopathique » au « rendement quasi nul ».

Face à ces accusations, Faure défend des contacts « normaux » et une « discussion fluide » avec M. Lecornu, autour d’une volonté partagée « d’aboutir à un moment à ce que la France soit dotée d’un budget avant la fin de l’année ». De son côté, Montchalin a assuré dimanche qu’il n’y avait « pas de deal global », ni « pacte de non-censure » ou « accord de coalition ». « Il y a des sujets sur lesquels nous cherchons des compromis », a-t-elle affirmé au micro de « Questions politiques » (France Inter, franceinfo, Le Monde).

Cependant, cet exercice s’apparente à un numéro de funambulisme pour un exécutif face à des injonctions contradictoires, entre son socle de soutiens, ses oppositions et le Sénat dont le président, Gérard Larcher, a exprimé samedi sa volonté de rejeter la suspension de la réforme des retraites. « Le compromis, ça vaut pour tout le monde et ça vaut aussi pour le gouvernement. Donc chacun doit être un peu humble », a exhorté Maud Bregeon.