France

Budget 2026 : Les vignerons français ne veulent pas d’une nouvelle taxe sur le numérique

Le débat parlementaire sur un possible durcissement de la taxation des services numériques suscite des inquiétudes dans le secteur vitivinicole français, avec des amendements à examiner au Sénat dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a déclaré que cette initiative pourrait « placer une cible rouge sur la filière des vins et spiritueux de France ».


Le débat parlementaire sur un éventuel renforcement de la taxation des services numériques suscite des craintes au sein du secteur vitivinicole français. Alors que plusieurs amendements doivent être discutés au Sénat dans le cadre du projet de loi de finances 2026, les organisations professionnelles redoutent que cette initiative, visant en apparence les grands acteurs du numérique, ne nuise aux exportations de vins et spiritueux.

Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), avertit que ce choix politique reviendrait à mettre « une cible rouge sur la filière des vins et spiritueux de France ». Dans une lettre adressée aux sénateurs, les représentants du secteur (CNIV, CNAOC, Maisons de vins et spiritueux) demandent l’arrêt de ce projet, en soulignant que « les produits français vont être pénalisés aux États-Unis, tandis que les vins espagnols, italiens, portugais… ne subiront pas cette même sanction ».

La filière s’inquiète notamment d’un changement sur le seuil d’éligibilité à la taxe, qui la limiterait aux très grandes entreprises numériques et pourrait être perçu à Washington comme une mesure discriminatoire. Ce sentiment est renforcé par les précédentes menaces de Donald Trump, qui avait déjà signalé son intention d’imposer des droits de douane « substantiels » aux pays adoptant ce type de taxation.

Les professionnels soulignent également le risque d’un isolement français au sein de l’Union européenne, alors qu’aucun autre État membre n’avance sur ce terrain fiscal de manière unilatérale. Gabriel Picard estime que « c’est sacrifier la filière pour se faire plaisir » et appelle à « la raison » pour éviter de donner un avantage compétitif aux vins italiens ou espagnols sur le marché américain.