Budget 2026 : Les députés veulent doubler la taxe Gafam.
Les députés ont voté mardi pour doubler le taux de la taxe Gafam, qui passe de 3 à 6 %. L’amendement du député Jean-René Cazeneuve a recueilli 296 voix pour et 58 contre.
Les députés ont voté mardi pour doubler le taux de la taxe Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), qui concerne les grandes entreprises de la technologie, en le portant de 3 à 6 %. En commission, les élus de la majorité présidentielle avaient proposé d’augmenter le taux à 15 %, mais se sont finalement ravisés en séance, optant pour un compromis à 6 %, de peur d’une opposition du gouvernement, inquiet des répercussions potentielles de l’administration Trump.
« Les géants du numérique doivent payer en France un impôt proportionnel à leur activité. Ils ont multiplié plusieurs astuces légales pour que leur chiffre d’affaires et leur rentabilité ne soient pas connus », a dénoncé dans l’hémicycle le député Jean-René Cazeneuve (Renaissance) pour justifier la hausse de la taxe. Son amendement a ainsi recueilli 296 voix pour, contre 58.
### Un vote « sous les menaces de Trump »
Le recul par rapport au taux de 15 % initialement annoncé a suscité des réactions. « Je ne suis pas là non plus pour rouvrir une guerre commerciale entre la France et les États-Unis », a-t-il ajouté, optant pour un taux plus modéré de 6 %. Ce revirement a suscité l’indignation des députés de gauche, qui ont critiqué ce recul face aux pressions américaines.
« Je suis extrêmement gênée […] cela signifie qu’on ne peut plus légiférer sur la question des Gafam sous les menaces de Trump », a fustigé la cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain.
Avant le vote, le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a appelé les députés à faire preuve de retenue : « Si on introduit une taxe disproportionnée, nous risquons d’avoir des représailles disproportionnées. Soyez prudents, je vous en conjure », a-t-il même imploré.
Dans le même temps, Les Républicains ont annoncé qu’ils ne soutiendraient aucune proposition visant à alourdir cette taxe, afin de « préserver nos filières agricoles, de vins et spiritueux », qui seraient les premières touchées en cas de représailles, selon la députée Valérie Bazin-Malgras.
Pour le député socialiste Philippe Brun, « deux camps s’opposent » dans l’hémicycle : ceux qui « pensent qu’il faudra toujours plier le genou devant le géant américain » et ceux qui « s’affirment » et « n’acceptent pas qu’un pays impose sa seule loi ».
Plusieurs députés de la gauche et du Rassemblement national ont également dénoncé la faiblesse de l’Union européenne dans le bras de fer engagé avec Donald Trump, qui a imposé au cours de l’été des droits de douane de 15 % sur certains produits français.

