Budget 2026 : Lecornu se dit « le plus faible » des Premiers ministres face aux syndicats
Sébastien Lecornu a admis qu’il était le Premier ministre « le plus faible de la Ve République » lors d’une rencontre avec des organisations syndicales et patronales à Matignon. Les organisations syndicales ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre après avoir quitté leur rendez-vous sans « réponse claire ».
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a reconnu qu’il n’a pas de liberté totale pour établir sa politique, un constat qui émane de lui-même, selon plusieurs interlocuteurs. En pleine crise politique et alors que la composition de son gouvernement demeure inconnue, il a déclaré aux organisations syndicales et patronales reçues mercredi à Matignon qu’il est le Premier ministre « le plus faible de la Ve République ».
Sous prétexte de ce contexte, il a indiqué qu’il ne pouvait pas communiquer sur les projets de budget pour 2026. Selon la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, il a affirmé : « Je ne suis pas Édouard Philippe, je n’ai pas 350 députés sur lesquels m’appuyer, je suis le Premier ministre le plus faible de la Ve République », une déclaration qu’elle a interprétée comme une « prise de conscience très positive ».
Binet a également exprimé son mécontentement en précisant qu’elle souhaitait connaître les choix budgétaires du nouveau Premier ministre par rapport au précédent, François Bayrou, et les mesures qu’il pourrait abandonner pour éviter des angoisses inutiles, soulignant qu’elle n’a « rien » obtenu de concret en réponse.
Murielle Guilbert, représentante du syndicat Solidaires, a corroboré les propos de Lecornu, évaluant que cela reflétait une « situation politique extrêmement tendue ». Elle a ajouté qu’il n’était pas juste de demander de l’indulgence à l’intersyndicale face à la conjugaison actuelle des événements dans laquelle le gouvernement macronien s’est engagé.
En ce qui concerne la communication de Lecornu, Guilbert a rapporté qu’il a joué la carte de la collaboration en disant : « Je n’arriverai pas sans vous. Il faut me laisser le crédit. Je viens d’arriver. Le Parlement nous attend au tournant ». Ce faisant, il a aussi évoqué la présidentielle à venir et la menace des « extrêmes », à un moment où les syndicats sont ressortis de la rencontre sans « réponse claire ». Ils ont donc décidé d’une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre.
De son côté, le président du Medef, Patrick Martin, a indiqué que Lecornu est conscient de ses limites et a précisé qu’il ne faut pas s’adresser à lui comme à Édouard Philippe, qui disposait d’une majorité parlementaire importante. Martin a ainsi compris que le Premier ministre ne pouvait pas être directif ni précis sur plusieurs sujets.

