France

Budget 2026 : Le Sénat ne suspend pas la réforme des retraites.

Le Sénat a rejeté ce mardi soir la suspension de la réforme des retraites par 190 voix contre 108. Le Sénat a rétabli mardi le gel des pensions de retraite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026, sauf pour celles inférieures à 1.400 euros qui resteront indexées sur l’inflation.

Le Sénat s’oppose à la « suspension » de la réforme des retraites

Les sénateurs ont rejeté ce mardi soir la suspension de la réforme des retraites proposée par Sébastien Lecornu, une concession faite au PS. Cette suspension avait été validée par l’Assemblée nationale le 12 novembre dernier.

Avec 190 voix contre 108, le Sénat, où la droite est majoritaire, refuse ainsi le report à janvier 2028 de la réforme « Borne » qui élève l’âge légal de départ à 64 ans.

Cette mesure peut néanmoins être réintroduite par l’Assemblée nationale plus tard, mais l’opposition du Sénat pourrait signifier l’impossibilité d’un compromis entre les deux chambres du Parlement sur le projet de loi de finances de la Sécu.

Le Sénat rétablit le gel des retraites, sauf pour les petites pensions

Mardi, le Sénat a rétabli le gel des pensions de retraite dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026, à l’exception des pensions inférieures à 1.400 euros qui resteront liées à l’inflation.

Cette disposition, supprimée par l’Assemblée nationale, a reçu un avis de « sagesse » du gouvernement (ni pour ni contre), le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou l’ayant soutenue « dans son principe ». Ce vote n’est cependant pas définitif, car le budget de la Sécu sera bientôt examiné à nouveau par les députés.

Le Sénat est aussi sur le point de s’opposer à la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure du gouvernement aux socialistes, avec un vote prévu mardi soir.

Le Sénat adopte le budget de « fin de gestion » pour 2025

Le Sénat a approuvé mardi le projet de loi de « fin de gestion » pour 2025, un texte technique examiné en parallèle du budget 2026, visant à établir les derniers ajustements financiers de l’année, alors qu’un déficit de 5,4% du PIB est attendu. Ce texte a été voté par la droite et le bloc central, tandis que la gauche a voté contre. L’Assemblée nationale avait rejeté ce projet en première lecture.

Députés et sénateurs tenteront de parvenir à un compromis lors d’une commission mixte paritaire (CMP) prévue jeudi matin. Ce texte commun devra ensuite être adopté par les deux chambres la semaine suivante, ce qui poussera le gouvernement à espérer que certains groupes d’opposition s’abstiennent ou votent en faveur.

La situation semble cependant moins complexe que pour le budget de 2026, qui est particulièrement politique.

Lecornu attaque Ciotti et le RN sur les impôts

Sébastien Lecornu a critiqué mardi le président du groupe UDR Éric Ciotti, allié du Rassemblement national, en multipliant les attaques et en exposant dans une « grande clarification » ses désaccords avec le parti de Jordan Bardella, notamment en matière de fiscalité.

Lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a cité une lettre d’Éric Ciotti, indiquant ses « lignes rouges claires et non négociables », parmi lesquelles « aucune augmentation des prélèvements obligatoires sur les particuliers comme les entreprises ».

« N’hésitez pas à en parler en intergroupe avec le groupe du Rassemblement national », a ironisé le chef du gouvernement, rappelant que le parti d’extrême droite avait « accompagné (…) ce budget avec 35 milliards d’euros supplémentaires d’impôts pour les entreprises sur les ménages ».

Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit mais relève une « incertitude considérable »

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission européenne a affirmé ce mardi que le projet de budget du gouvernement Lecornu était « conforme » aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France. La Commission a accordé à Paris jusqu’en 2029 pour redresser la situation et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite fixée par le Pacte de stabilité européen.

Selon son avis, Bruxelles estime que le déficit public français devrait descendre à 4,9% du PIB l’an prochain, contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui prévoit un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. « Cependant, cette évaluation est entourée d’une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours », prévient l’exécutif européen.

La France n’est pas le seul pays de l’UE concerné par une procédure pour déficit excessif : l’Autriche, la Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie sont également dans ce cas. De plus, la Commission a annoncé son intention de placer un dixième État, la Finlande, sous cette procédure.

Selon un proche de Sébastien Lecornu, le Premier ministre se prépare « à toutes les hypothèses ». Y compris celle de finir censuré comme Michel Barnier

Un cadre du bloc central estime que le Premier ministre « godille en fonction des événements matin, midi et soir ».

Les discussions sur les budgets de l’État et de la Sécurité sociale se poursuivent cette semaine au Sénat, mais les chances de parvenir à un compromis sont faibles. Le premier budget a été rejeté par l’Assemblée vendredi soir, et la chambre haute est en train de remettre en question celui de la Sécurité sociale. Cependant, si le projet de budget de la Sécu, incluant la suspension de la réforme des retraites, « réussit à passer le cap de l’Assemblée » lors d’une deuxième lecture, « cela serait un signal positif pour la suite », reconnaît ce cadre.

« Cela ancre l’idée que les socialistes auront obtenu ce qui était le point majeur pour eux », ce qui pourrait les inciter à valider le budget de l’État. Néanmoins, « c’est difficilement prévisible car on n’a pas de clarté », souligne-t-il.

En attendant, Sébastien Lecornu se prépare « à toutes les hypothèses », selon ce proche, y compris celle de terminer censuré comme Michel Barnier l’année précédente.

Le député Frédéric Valletoux s’étonne d’un gouvernement simple « spectateur » des débats budgétaires, « comme s’il allait rejeter par avance la faute de l’échec des discussions sur le Parlement »

Frédéric Valletoux, président de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale (groupe Horizons), critique dans L’Opinion un gouvernement qui « semble se contenter de faire les additions des mesures votées, comme s’il allait rejeter par avance la faute de l’échec des discussions sur le Parlement ».

Il note toutefois que le gouvernement « ne peut pas se défausser et se limiter à être un spectateur », car les parlementaires « travaillent en se basant sur des propositions qui émanent » de lui.

Des débats à l’Assemblée les 10 et 17 décembre sur la Défense et le narcotrafic ?

Des débats à l’Assemblée concernant la « Défense nationale » et « le narcotrafic » pourraient avoir lieu les 10 et 17 décembre prochains, a proposé mardi le ministère des Relations avec le Parlement, alors que Sébastien Lecornu souhaite s’appuyer sur ces discussions pour débloquer le budget de l’État.

Ces « débats », selon l’article 50-1 de la Constitution, se déroulent sous la forme d’une déclaration du gouvernement sur un sujet donné, suivie d’interventions de chaque groupe parlementaire, et d’une réponse du gouvernement à leurs questions.

Bien qu’ils n’aient pas de valeur législative, ces débats peuvent aboutir à un vote si le gouvernement le décide, et cette option est jugée privilégiée à ce stade. Les dates et la décision de solliciter un vote doivent encore être officialisées par une lettre du Premier ministre à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

« Je pense que nous allons y arriver », Olivier Faure est optimiste

«Je pense que nous allons y arriver », a déclaré mardi Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, en ce qui concerne l’adoption des budgets de l’État et de la Sécurité sociale par le Parlement avant la fin décembre.

« Nous avons besoin de faire avancer le pays et je suis convaincu que nous allons y arriver », a ajouté le député sur franceinfo, rejetant l’idée d’« un échec collectif ». « Ce serait un véritable désastre de constater un Parlement qui, pour la première fois depuis 1958 a la possibilité de travailler librement, sans 49.3, ne parvienne pas à adopter un budget », a-t-il expliqué, regrettant que LFI et RN cherchent à « faire dérailler le train ».

« Il ne s’agit pas de dire que nous allons trouver un consensus, car à la fin, certaines personnes ne seront pas entièrement satisfaites de ce budget », a-t-il indiqué, qualifiant le budget de « hybride » au final.

Emmanuel Macron a « bon espoir » que les parlementaires trouvent un compromis

Emmanuel Macron a exprimé mardi son « bon espoir » que « les forces parlementaires responsables » arrivent à un compromis « dans les prochaines semaines » concernant le projet de budget, bien qu’il ait été rejeté en première lecture à l’Assemblée.

« Si les responsables politiques au Parlement sont préoccupés, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu’ils se consacrent à établir des compromis pour le pays qu’ils chérissent et qu’ils souhaitent servir », a affirmé le chef de l’État sur RTL.

Le vote sur la suspension de la réforme des retraites attendu ce soir au Sénat

Après le quasi-rejet à l’Assemblée nationale samedi de la partie « recettes » du budget, le Sénat se penche maintenant sur les textes budgétaires. Ce mardi, si le calendrier est respecté, les sénateurs devraient se prononcer dans la soirée sur la suspension de la réforme des retraites. La droite et ses alliés centristes, qui détiennent la majorité au Palais du Luxembourg, s’opposent à cette « suspension ».

Lecornu veut changer de méthode

Pour éviter un rejet du budget à la fin de l’année, Sébastien Lecornu envisage une nouvelle approche. Le Premier ministre a annoncé lundi vouloir rassembler les partis autour de « priorités absolues » telles que la sécurité, l’agriculture et l’énergie, avant de soumettre ces discussions à des votes au Parlement.

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La rédaction de 20 Minutes se mobilise une nouvelle fois pour vous fournir toutes les informations concernant l’élaboration complexe du budget 2026 pour la France à l’Assemblée nationale et au Sénat.