Budget 2026 : Le Sénat ne modifie pas le travail des députés sur la Sécu.
Sébastien Lecornu doit recevoir vendredi à la mi-journée les chefs des groupes parlementaires du centre et de la droite. Le Sénat a également rétabli une taxe sur les complémentaires santé, censée rapporter un milliard d’euros en 2026.

Sébastien Lecornu va déjeuner ce midi avec les chefs de groupes parlementaires du « socle commun »
Le Premier ministre Sébastien Lecornu doit recevoir ce vendredi à la mi-journée les leaders des groupes parlementaires du centre et de la droite, alors que l’examen du budget risque d’aboutir à une impasse, selon des sources parlementaires concordantes.
Jeudi, le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a déclaré que le gouvernement soumettrait un projet de loi spécial si les parlementaires ne parviennent pas à « achever la conduite du processus budgétaire avant le 31 décembre ». Il a insisté sur le fait que Sébastien Lecornu « ne souhaite pas » recourir aux ordonnances, précisant que l’objectif du gouvernement est d’aboutir à un budget voté.
La présentation d’un projet de loi spécial, prévue théoriquement avant le 19 décembre, entraînera la reprise des débats budgétaires « au début de l’année prochaine », a-t-il également précisé.
Le Sénat s’est opposé lui aussi à une cotisation sur les tickets-resto et les chèques-vacances
La chambre haute a également rejeté, à l’instar des députés, l’idée d’une cotisation patronale sur les tickets-restaurants et les chèques-vacances, une proposition initialement avancée par le gouvernement qui espérait en tirer 950 millions d’euros.
Autre point de convergence entre sénateurs et députés : un dispositif qui étend aux entreprises de plus de 250 salariés une déduction forfaitaire de cotisations patronales sur les heures supplémentaires. Introduit par le chef des députés LR Laurent Wauquiez à l’Assemblée, ce dispositif a été confirmé au Sénat et devrait représenter un coût de « 130 à 140 millions d’euros », selon le ministre Jean-Pierre Farandou.
Le Sénat a également rétabli une taxe sur les mutuelles
Les sénateurs ont également réinstauré une taxe sur les complémentaires santé (mutuelles, assurances de santé) sur leurs cotisations, cette taxe devant rapporter un milliard d’euros en 2026.
Cette taxe avait aussi été supprimée à l’Assemblée. Le gouvernement souhaite même renforcer cette taxe de 100 millions d’euros pour financer la suspension de la réforme des retraites, mais le Sénat n’est pas allé jusque-là, car il prévoit de rétablir la réforme Borne ultérieurement lors de l’examen de ce texte.
Le Sénat revient sur le budget de la Sécu, à commencer par le gel du barème de la CSG pour les retraités et chômeurs
Le Sénat a commencé jeudi à redresser les comptes de la Sécurité sociale en rétablissant une mesure contestée dans son projet de budget (PLFSS) : le gel du barème de la CSG pour les retraités et les chômeurs.
Un article du projet prévoit de geler le barème de la contribution sociale généralisée (CSG), qui est spécifiquement prélevée sur les revenus de « remplacement », y compris les pensions de retraite, les allocations chômage et autres pensions d’invalidité. Cette mesure devrait rapporter environ 300 millions d’euros en 2026. Bien que massivement rejetée par les députés, elle a été réintroduite au Sénat, mais seulement pour l’année 2026, sur initiative de l’alliance entre la droite et les centristes.
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a soutenu ce rétablissement, jugé nécessaire pour « revenir à une équation économique supportable pour le budget ». La gauche a réagi en s’insurgeant contre cette mesure, qui entraînera un passage de certains chômeurs et retraités à une tranche supérieure de CSG.
Par exemple, un retraité percevant une pension brut de 2.700 euros par mois, qui serait son unique revenu, passerait dans la tranche supérieure et paierait 46 euros supplémentaires par mois.
Jeudi, la journée a été marquée par la suppression, à l’Assemblée nationale, de la TVA sur les produits de première nécessité
Les députés ont voté jeudi, en première lecture, la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, couplée à un blocage des prix, à l’initiative de La France insoumise (LFI), et ce contre l’avis du gouvernement, lors de l’examen du budget de l’État.
La mesure a été adoptée de justesse, avec 70 voix pour et 62 contre. Elle a reçu le soutien de toute la gauche, tandis que le camp gouvernemental s’y est opposé. Le Rassemblement national (RN) s’est abstenu.
Pour LFI, la TVA est une taxe « socialement injuste », car les ménages modestes y consacrent une part plus importante de leurs revenus que les plus riches. L’objectif est de soutenir le pouvoir d’achat en réduisant les prix des biens essentiels, tout en empêchant les distributeurs d’augmenter leurs marges grâce à un encadrement des prix. Le débat a été animé par des échanges vifs entre LFI et le RN, ce dernier présentant une proposition similaire mais sans contrôle des prix.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau live
Alors que Sébastien Lecornu s’efforce d’obtenir un budget pour la France pour 2026, la rédaction de 20 Minutes se mobilise une fois de plus pour vous permettre de suivre au mieux les débats à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Le Sénat a débuté mercredi l’examen du budget de la Sécurité sociale. C’est aussi l’occasion pour la droite, majoritaire, de réaffirmer son opposition ferme à la suspension de la réforme des retraites, risquant ainsi de compromettre toute chance de compromis final au Parlement.

