Budget 2026 : Le RN met en garde Sébastien Lecornu sur les ordonnances
Jean-Philippe Tanguy a mis en garde dimanche sur LCI contre l’adoption du budget par ordonnances, soupçonnant le Premier ministre de « jouer la montre » à cette fin. Tanguy a déclaré que son groupe pourrait voter la motion de censure de la gauche après la déclaration de politique de Lecornu, à moins d’une « rupture » dans la politique de l’exécutif.
Le RN exerce à nouveau des pressions sur Sébastien Lecornu. Jean-Philippe Tanguy, leader de son groupe concernant le budget, a averti dimanche sur LCI des risques liés à l’adoption du budget par ordonnances, suspectant le Premier ministre de vouloir « jouer la montre » dans ce processus. « Je fais quand même beaucoup de politique avec la Macronie, je connais bien son personnel politique. Je crains que tous ces gens ne cherchent à faire traîner les choses […] pour prévoir un débat parlementaire qui va s’enliser » sur le budget, et ainsi utiliser l’article 47 de la Constitution pour « court-circuiter le Parlement », a déclaré Tanguy.
L’article 47 permet de faire adopter le budget par ordonnances si le délai de soixante-dix jours imposé par la loi fondamentale pour adopter le projet de loi de finances avant le 31 décembre n’est pas respecté. Le gouvernement devrait soumettre son budget en Conseil des ministres vers la mi-octobre, avec des discussions débutant à l’Assemblée le 20.
Tanguy a exprimé la déception de son groupe concernant l’interview accordée vendredi par M. Lecornu au Parisien, dans laquelle il a révélé certaines premières orientations. « Il faut quand même dire qu’on est resté sur notre faim avec l’entretien qu’il a donné cette semaine. Après trois semaines de silence, on pouvait s’attendre à des annonces concrètes, à une vision, et on a l’impression que Lecornu essaie désespérément de gagner du temps […] Il n’y a rien dedans », a-t-il déclaré, jugeant que le locataire de Matignon « n’est pas du tout rentré dans l’atmosphère ». Il a également confirmé que son groupe pourrait soutenir la motion de censure de la gauche après la déclaration de politique de Lecornu, à moins d’une « rupture » dans la politique de l’exécutif.

