France

Budget 2026 : Le PS ne désespère pas d’un compromis sur la Sécu après Sébastien Lecornu

Les tractations avancent pour doter la France d’un budget en 2026, avec une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis, selon Olivier Faure. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient ce mardi à l’Assemblée, et un premier vote sur la partie « recettes » est attendu dans la semaine.


Les discussions avancent pour établir un budget pour la France en 2026. Cependant, afin de mener à bien cette mission et d’éviter la censure, le Premier ministre a besoin du soutien du Parti socialiste (PS). Lundi, à Matignon, Sébastien Lecornu a entrevu une possibilité de collaboration avec les socialistes, du moins en ce qui concerne le budget de la Sécurité sociale, même si rien n’est encore définitivement décidé.

Olivier Faure, premier secrétaire du PS, accompagné des leaders socialistes des députés, Boris Vallaud, et des sénateurs, Patrick Kanner, ainsi que d’autres élus, est sorti de son entretien de 1h30 avec Sébastien Lecornu et plusieurs ministres sur une note positive.

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis, même si nous n’en sommes pas encore là », a affirmé Olivier Faure, le seul à faire des déclarations à l’issue de la réunion. « Nous jugerons en fonction de ce qui nous est présenté in fine ».

Le Premier ministre a ensuite discuté avec les responsables du Parti communiste français (PCF), qui ont choisi de ne pas faire de commentaire. Il rencontrera les représentants des écologistes ce mardi à 16h30 et ceux du Rassemblement national (RN) mercredi à 17 heures, après avoir échangé avec ceux du groupe indépendant Liot et des Républicains la semaine dernière. Le locataire de Matignon doit également rencontrer cette semaine plusieurs organisations patronales et syndicales (Medef, CFDT, FO), ainsi que des parlementaires sur les questions de défense et d’énergie, thèmes qu’il souhaite soumettre au débat et au vote du Parlement pour faciliter l’approbation du budget de l’État.

Concernant le recours au 49.3, il a prévenu, après une réunion au ministère des Armées avec les parlementaires chargés des questions de défense, que « sans budget », passer de nouvelles commandes militaires serait « compliqué », tout comme la « mise à jour » de la loi de programmation militaire 2024-2030. « Ceux qui disent que l’absence de budget n’a pas d’impact, mentent », a-t-il insisté.

Le Premier ministre a également réaffirmé qu’il ne souhaitait pas recourir au 49.3, en appelant chaque parlementaire à « la responsabilité ». Il a expliqué que sa majorité n’avait pas « besoin d’être disciplinée » par un 49.3, alors que ses soutiens de la droite et du centre sont divisés et que l’idée d’un retour de cette procédure constitutionnelle devient de plus en plus pressante, tant au PS qu’au sein des Républicains.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) revient ce mardi à l’Assemblée dans la version transmise par le Sénat, qui diffère significativement de celle des députés, puisque les sénateurs ont rejeté la suspension de la réforme des retraites, condition principale posée par le PS pour ne pas censurer le gouvernement. Le Sénat a également écarté la hausse de la CSG sur les revenus du capital, proposition de recette soutenue par les députés socialistes. Un premier vote sur la partie « recettes » est prévu cette semaine, suivi du vote complet sur le texte le 9 décembre.