France

Budget 2026 : L’Assemblée approuve l’augmentation de la surtaxe des entreprises

La majorité des députés a voté pour une hausse de la surtaxe sur les bénéfices, visant à faire passer son rendement annuel de 4 à 6 milliards d’euros dans le cadre du budget 2026. Avec 196 voix pour et 149 contre, le vote a mis en lumière une majorité fragmentée, le RN et Horizons ayant voté contre, tandis que la gauche, Liot et le MoDem ont voté pour.


La majorité des députés a accentué la pression fiscale sur les plus grandes entreprises en votant une augmentation de la surtaxe sur les bénéfices dans le cadre du budget 2026. L’objectif annoncé est de faire passer le rendement annuel de 4 à 6 milliards d’euros, alors que la mesure mise en place pour 2025 devait initialement rapporter 8 milliards.

Ce compromis gouvernemental allège la fiscalité des entreprises affichant un chiffre d’affaires entre 1 et 3 milliards d’euros : leur taux sera réduit à 5 %, contre 10,3 % dans la première version du budget 2026 et 20,6 % en 2025. En revanche, le dispositif se renforce pour les groupes dépassant 3 milliards de chiffre d’affaires, qui seront taxés à 35,3 %, au lieu de 20,6 % comme prévu dans le projet de budget 2026.

**Une majorité très fragmentée**

Les discussions ont été intenses à l’Assemblée nationale. Une partie de la droite (UDR, LR) ainsi que des députés Renaissance souhaitaient la suppression totale de cette taxe, tandis que la gauche défendait le maintien des niveaux adoptés l’an dernier. Pour Manuel Bompard (LFI), « tout le monde a compris que les débats n’ont pas lieu ici dans l’hémicycle, mais dans des salles parallèles ».

Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a justifié la réponse aux votes déjà effectués depuis le début de l’examen budgétaire. « On s’est engagé à écouter les débats au sein de l’Assemblée nationale et je pense qu’en déposant cet amendement, c’est exactement ce qu’on fait », a-t-il rappelé, soulignant que les députés avaient déjà « 4 milliards d’impôts en moins » que dans la première version du gouvernement.

**Le patronat dénonce le choix du gouvernement**

Avec 196 voix pour et 149 contre, le vote a révélé une majorité fracturée : le RN et Horizons ont voté contre, la gauche, Liot et le MoDem pour, tandis que Renaissance et LR se sont divisés. Gabriel Attal a voté contre l’amendement avant de s’abstenir sur l’article 4, adopté ensuite par 204 voix contre 142. Une alternative qui aurait exclu les ETI (pour limiter le rendement à 3,5 milliards) a été rejetée.

Les critiques ont rapidement fusé du côté patronal. L’Afep, représentant les 117 plus grands groupes français, estime que le gouvernement « renie » son engagement de temporisation, et avertit que ces choix « affecteront les projets d’innovation et d’investissement ». À gauche, Boris Vallaud a salué « un premier pas qui en appelle beaucoup d’autres », tout en jugeant la division du camp présidentiel « pas rassurante pour la suite ».