Budget 2026 : la droite dénonce un « hold-up », Faure appelle les PS à voter Sécu.

Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a appelé ses députés, ce lundi, à soutenir le projet de budget « de compromis » de la Sécurité sociale afin qu’il soit adopté mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale.

« Il y a eu là toute une série d’avancées […] Le Premier ministre s’est engagé [sur la suspension de la réforme des retraites], il s’est montré fiable dans toute la discussion. Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté », a déclaré Olivier Faure sur BFMTV/RMC, critiquant les « ingénieurs du chaos à droite » qui ne voteront pas ce budget et menacent son adoption.

Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national, a affirmé que ses collègues seront « parfaitement nombreux et totalement présents » pour voter contre l’ensemble du projet de loi, lors de son intervention dimanche dans le grand Jury RTL-Public Sénat-Le Figaro-M6. Il a également mis la pression sur Sébastien Lecornu : en cas de rejet du texte, « je ne vois pas comment il ne pourrait pas démissionner ».

Vendredi dernier, lors de l’adoption du volet « recettes » du PLFSS, les rangs des parlementaires RN étaient clairsemés en raison des obsèques du cofondateur du Front national, l’ancêtre du parti.

Cette position fait suite aux déclarations de la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui a déclaré dans La Tribune Dimanche qu’une démission « n’aurait pas de sens ». Selon elle, le Premier ministre aurait sinon « engagé la responsabilité du gouvernement », en décidant finalement d’utiliser le 49.3, ce qu’il refuse toujours de faire.

Devenu député de Paris, l’ancien Premier ministre Michel Barnier a annoncé ce lundi matin, lors de la matinale de TF1, qu’il s’abstiendra mardi, estimant que Sébastien Lecornu a trop cédé « au chantage de la part du PS ».

Deux mois après son départ du gouvernement, le leader des Républicains, Bruno Retailleau, a qualifié le budget de la Sécu de « hold-up fiscal » en raison de l’augmentation de la CSG, de « hold-up social » sur les retraites, et de « hold-up démocratique », affirmant qu’« jamais le pays n’a été autant à droite et jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche ». Il a précisé : « Ce texte n’est pas votable », et nos députés « auront le choix de l’abstention ou de voter contre », a-t-il affirmé.

Il se positionne ainsi sur la même ligne que l’ex-Premier ministre Édouard Philippe.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu se trouve dans une situation délicate à la veille de l’adoption (ou non) en deuxième lecture par les députés du budget de la Sécurité sociale. Alors que les LR ne suivent pas la consigne de leur leader Bruno Retailleau, chaque voix ou chaque abstention comptera.